Insuffler de la poésie dans chaque mot est un exercice plus difficile qu'il n'y paraît. Tout ce qui nous entoure et constitue notre vie, la nature, les saisons, et bien d'autres thèmes, peuvent devenir des sources d'inspiration. A l'auteur d'y apporter ensuite sa vision des choses en évoquant des sujets judicieux qui font réfléchir, avec passion, verve et pertinence. C'est ce que LOUI, dramaturge et poète, parvient aisément à nous transmettre grâce à son ouvrage "Cinq saisons du corps et autres fièvres".
Présenté en cinq chapitres: "Idéaux et morts d'astres", "La mue des yeux et des couleurs", "Territoires de chasse et meutes d'arbres", "La muse et le Komodo" et "Les fumerolles du rêve", ce livre nous permet de voyager, de nous évader dans l'univers de ce poète québécois qui aime et respecte son environnement, sans oublier l'amour, un vaste sujet.
Entre slam et poésie, ce recueil est à découvrir afin de voir la vie, notre vie, votre vie, différemment, avec un regard neuf...
Livre "Cinq saisons du corps et autres fièvres" de LOUI Éditions Maïa 2019
Pour "Tombé", cette nouvelle chanson de M. Pokora aux accents pop, extrait de son dernier album "Pyramide", nous retrouvons la plume de Slimane, qu'on ne présente plus, et de Renaud Rebillaud (Maître Gims ou plutôt désormais Gims, Kendji, Amir...).
"Pyramide" est un opus abordant des thèmes universels comme l'amour, à l'image de ses deux précédents singles "Les planètes" et "Ouh Na Na", mais également des sujets forts et profonds qui sont le reflet de notre société actuelle, notamment la solitude.
"Pyramide" est un album pensé pour la scène, et ce sera à partir du 5 octobre 2019 qu'M. Pokora nous donnera rendez-vous pour sa tournée intitulée "Pyramide Tour".
En résumé, MP continue de nous enchanter avec ce clip romantique et angélique tourné dans les rues de Paris. Peut-être "Tombé" deviendra-t-il le tube de l'été ? En tout cas, nous sommes tombées sous son charme.
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas chroniqué un album de rap. Aujourd'hui, c'est chose faite avec "Jeannine" de Lomepal. Oui, c'est sûr qu'il ne s'agit pas d'une nouveauté, l'opus en question étant sorti en décembre 2018, mais "Jeannine" est si intense qu'il faut l'écouter à plusieurs reprises pour en apprécier toutes les facettes.
Nous avons découvert Lomepal grâce à Youtube il y a quelques années sur les conseils d'un utilisateur. En nous plongeant dans le EP "Seigneur" (2014) de cet artiste que nous ne connaissions pas, nous avons tout de suite adhéré à son univers sombre, mélancolique, avec un flow posé mais habité. Lomepal, également grand fan de skate, a ensuite connu la consécration en 2017 avec son 1er album "Flip" (Flip étant une figure de cette discipline), porté par notre coup de cœur au magnifique clip "Yeux disent", un énorme succès couronné d'un double disque de platine. Est ensuite arrivé "Jeannine", certifié disque de platine un mois après sa sortie, un album de 16 titres comportant des feats remarqués avec Roméo Elvis "1000°C", 1er single et clip très aérien dévoilés (disponible en fin de chronique), dont les paroles du refrain ont intégralement changé à trois reprises avant de devenir définitives, comme Lomepal l'explique lui-même dans le livret de l'album où figurent également d'émouvantes photos de famille. "X-Men" en collaboration avec le rappeur JeanJass (sans Caballero) avec qui Lomepal avait déjà travaillé, est aussi un son que nous apprécions beaucoup, au delà de ses références évidentes aux super-héros Marvel. "Cinq doigts" en compagnie de Philippe Katerine en a étonné plus d'un. Deux mondes musicaux qui se croisent et se complètent finalement à merveille. Pour la petite histoire, Katerine (actuellement à l'affiche de l'original film "Yves") a écrit son refrain en s'inspirant d'un dessin de sa nièce représentant cinq doigts. Le dernier en date, "La vérité" avec Orelsan (clip disponible en fin de chronique) règle ses comptes avec un artiste en quête perpétuelle de gloire. Même si il serait tentant de croire qu'un musicien est visé en particulier, ce ne serait vraisemblablement pas le cas. Le clip a été tourné en direct lors du "Vérité Show" sur Radio Nova le 30 avril 2019, un talk-show exclusif consacré à Lomepal.
"Jeannine" est un disque rare, baptisé ainsi en hommage à sa grand-mère disparue, qu'il a hélas très peu connue. D'ailleurs, le rectangle de la pochette est tirée d'une ancienne photo de celle-ci. Jeannine était atteinte de schizophrénie, une maladie que nous connaissons malheureusement trop bien, un membre de notre famille en étant également atteint. Il est effectivement beaucoup question de folie dans cet album, "Beau la folie" en étant la preuve, avec cette phrase devenue le fil conducteur de l'opus, bien plus qu'un message à son public que le rappeur trouve beau "lorsqu'il se lâche en concert". A signaler aussi le son et clip "Trop beau" sur une idylle aussi magique que cruelle, tragique, "Dave Grohl", un clin d'œil déguisé au célèbre musicien de Nirvana et de Foo Fighters, même si les lyrics se concentrent plutôt sur une très brève histoire d'amour (de nature autobiographique).
A noter enfin la participation de l'humoriste Roman Frayssinet sur "Skit Roman" et Mohave, Pierrick Devin, Stwo, Superpose, Vladimir Cauchemar et VM The Don à la production.
Avec ce 2ème album qu'il ne faut pas comparer à "Flip", Lomepal a su évoluer et s'imposer avec des textes sensibles, passionnés, sur la famille, le temps qui passe, la nostalgie, les amours contrariés, tout en restant fidèle à lui-même. De la poésie urbaine qui sait toucher en plein cœur et prête à la réflexion. Difficile ensuite de s'en défaire. A écouter tout simplement...
Lomepal, dans le cadre de sa tournée intitulée "J Tour" se produira à l'AccorHotels Arena de Bercy (ou Bercy, Paris pour faire simple) les 17 et 18 novembre 2019, cette dernière date étant d'ores et déjà complète. Attendez-vous à des surprises car lors de sa tournée des Zenith en février dernier, Lomepal avait rappé avec les hologrammes (oui, oui, vous avez bien lu!) d'Orelsan et JeanJass pour des versions live de "La vérité" et "X-Men".
Album "Jeannine" de Lomepal 16 titres Pineale Prod 2018
Lomepal - 1000°C (feat. Roméo Elvis), extrait du 2e album "Jeannine" disponible ici : https://IDOL.lnk.to/Jeannine NOUVEAU CLIP 'Trop beau' https://bit.ly/2X2RQKb Achetez vos places pour la tournée
Clip tourné en direct lors du Vérité Show sur Radio Nova le 30.04.2019 Extrait de son 2e album "Jeannine" disponible partout: https://IDOL.lnk.to/Jeannine Lomepal en concert le 18 novembre à ...
Vous souvenez-vous des paroles de cette chanson du célèbre boys band des années 90, les 2Be3, composé d'Adel Kachermi (devenu homme d'affaires), Frank Delay (aujourd'hui comédien et membre de Génération Boys Band ou GBB aux côtés d'Allan Théo et Chris Keller de G-Squad, que vous pourrez retrouver dans la tournée "Born in 90") et du regretté Filip Nikolic, disparu prématurément il y a 10 ans, le 16 septembre 2009.
Pour perpétuer sa mémoire, un collectif de passionnés propose, depuis 6 ans, de lui rendre hommage à travers recueillement et souvenirs. Baptisé "Hommage à Filip Nikolic", cet événement aura lieu à Longjumeau le samedi 7 septembre prochain, là où tout a commencé pour le groupe, réuni par une passion commune pour le sport, break dance, musique. C'est d'ailleurs leur amitié de longue date qui les différenciaient des autres boys band.
Cet événement débutera par une visite du collège Pasteur à Longjumeau où les trois camarades étaient scolarisés, suivi par un moment d'émotion au cimetière, toujours à Longjumeau sur la tombe de Filip Nikolic. Puis, pour mieux faire revivre ces belles années, un rendez-vous dans le sympathique restaurant-karaoké Kanibalus clôturera, dans la soirée, cet hommage à Filip Nikolic.
Si vous aussi souhaitez participer et rejoindre ce collectif, n'hésitez pas à vous rapprocher du groupe public Facebook dédié dont le lien est disponible en fin de chronique pour avoir tous les renseignements nécessaires.
"La maison du pasteur" cache bien des secrets. Wise River, petite ville en apparence tranquille du Montana, est de nouveau frappée par une vague de meurtres, la première depuis une vingtaine d'années. Pour faciliter son enquête, le shérif Steven Carter contacte la très spéciale Ghost Hunter Team, sur les conseils de son ami d'enfance Ben Garrett, qui a rejoint les rangs du FBI à Washington. Ghost Hunter Team, équipe de choc composée de quatre membres, à savoir Connor, le boss, sa fille Hope et les cousins Bruce et Rob O'Brian, aux caractères diamétralement opposés, n'est pas à proprement parler une agence comme les autres puisqu'elle chasse les fantômes. Alors que Ben a été satisfait de leurs services dans le passé, Steven est plutôt sceptique. Et pourtant, ce dernier ira de surprises en surprises, toutes reliées à cette fameuse maison du pasteur et à sa sombre histoire...
Comme vous le devinerez, ce roman fait partie du style horrifico-fantastique que nous aimons particulièrement. Dans la lignée de séries US comme "Supernatural" dont nous vous avons déjà parlé sur notre blog, entre road-trip, chasse aux fantômes, légendes urbaines, "La maison du pasteur" trouve tout naturellement sa place dans notre bibliothèque.
L'auteure Christelle Morize, prolifique et sériephile, nous plonge d'emblée dans son univers. Nous apprécions sa maîtrise du sujet sans temps mort, tout en gardant sa part d'originalité grâce à un savant dosage de suspense, révélations, noirceur sans pour autant s'égarer dans des détails aussi glauques qu'inutiles.
Impossible de nous arrêter avant d'avoir connu le fin mot de l'histoire. Un livre que l'on quitte à regret. Frissons garantis...
Livre "La maison du pasteur" de Christelle Morize Amazon 2016
"Born in 90" est le spectacle à ne pas manquer pour revivre les années 90 en compagnie des artistes emblématiques de cette époque (voir affiche de l'événement pour les découvrir)...
Qui mieux que Séverine Ferrer, présentatrice de l'émission culte des 90's "Fan de" pour animer cette tournée événement. Le tout premier concert aura lieu au Zenith de Rouen (Grand Quevilly) le 31 octobre 2019 et s'achèvera à l'Accorhotels Arena (Bercy, si vous préférez) à Paris le samedi 31 décembre 2019.
Dernièrement, nous vous avions fait découvrir notre coup de cœur musical, le clip "Passager, passagère" des Mauvaises Langues, 1er extrait phare de leur album "Pourquoi, comment ?", ainsi que leur parcours. Il était donc logique que nous vous proposions aujourd'hui la chronique de cet opus, composé de 12 titres, enregistré au mythique Jet Studio (Bruxelles), avec Géraldine Capart (Dominique A, Miossec...) aux prises de son, et Gilles Martin (Indochine, Vénus...) au mixage.
"Pourquoi, comment ?" est le 7ème album de ce groupe Lillois aux 20 ans de carrière, qui débute avec "Passager, passagère", un titre efficace nous entraînant dans leur univers poétique et mélodique. "Si je n'avais pas peur" est en revanche plus intimiste, tout comme "Pourquoi, comment ?", la chanson éponyme de l'album. "Puisqu'on a fait des mômes" nous interpelle sur l'avenir de l'humanité, la planète, mais aussi celui de nos enfants, afin d'espérer qu'il ne sera pas aussi sombre que nous le craignons. Les textes s'avèrent particulièrement délicats et pertinents dans "Un peu de douceur" et "Les nuages", sans oublier un hommage à leur ville avec "Les rues de Lille".
La voix de Philippe Moreau complète à merveille ce voyage musical entre petits bonheurs, plaisirs simples de la vie et inquiétudes du lendemain, du temps qui passe. Les 4 membres des Mauvaises Langues jouent en parfaite harmonie, alliant amour de la musique, paroles intelligentes, positivité, amitié et professionnalisme, avec un regard empreint de douceur et de lucidité sur nos destinées.
Comme le disent si bien les Mauvaises Langues pour qualifier ce nouvel album aux couleurs solaires, à l'image des tournesols présents sur la pochette de "Pourquoi, comment?" : "On s'y allonge dans les herbes hautes pour contempler la danse des nuages et simplement lâcher prise."
Une très belle écoute qui s'achève bien trop vite...
A noter : les Mauvaises Langues se produiront le vendredi 14 juin 2019 (20h30) à La Dame de Canton Port de la Gare (Paris 13e). Venez nombreux les applaudir.
Merci aux Mauvaises Langues et en particulier à Hervé Poinas pour leur confiance.
Album "Pourquoi, comment ?" des Mauvaises Langues Verone Productions 2019
Voilà ce qui qualifierait le mieux ce mal-être qui habite Etienne, et qui le pousse un jour à tout quitter, sa vie, sa famille, son travail. Tout recommencer pour mieux se retrouver. Voir la vie différemment, sans peur d'être jugé, sans peur du lendemain, avec un regard neuf, presque naïf, inconscient, semblable à un adolescent, où pointe parfois l'ombre d'un remord. Vivre au jour le jour. Demain n'est pas aujourd'hui est devenue sa philosophie. A travers ce périple, cette quête initiatique, Étienne va faire de belles découvertes, rencontres, d'autres moins, qui le pousseront à s'interroger : a-t-il vraiment fait le bon choix en abandonnant tout ce qui lui était cher, sa famille ?
Il s'agit du premier roman que nous lisons de Mathieu Albaizeta, également auteur de "La femme muette" ainsi que de plusieurs recueils de poésie. Cela a été facile de comprendre Etienne, ses tourments, sa lassitude, son envie de tout plaquer, à une époque où la pression est plus que jamais présente. Qui n'a jamais rêvé de cela ? Ensuite, chacun est libre de se faire sa propre opinion sur son existence, ses choix, ses priorités. "Mais tu me reviendras" invite à cette réflexion, aller au delà de ses limites, et Mathieu Albaizeta a réussi, par une écriture sobre mais efficace, à nous plonger dans une introspection qui pourrait bien donner lieu à une certaine forme de renaissance.
Livre "Mais tu me reviendras" de Mathieu Albaizeta Amazon 2018
Pour inaugurer notre nouvelle rubrique "Interviews", nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Gauvain Sers à l'occasion de la promotion de son nouvel album "Les oubliés", dont nous vous avons récemment parlé. Dès le début, Gauvain Sers s'avère être comme nous l'imaginions, sympathique, chaleureux, ayant le don pour mettre à l'aise, d'où le tutoiement qui s'est tout naturellement imposé.
Tu viens de sortir ton deuxième album "Les Oubliés", plus intimiste et engagé que "Pourvu". Qu'est-ce qui t'as donné envie de te livrer davantage ?
Gauvain Sers : Cette manière d'aller plus loin, c'est vrai, de marquer une autre étape et de peaufiner certaines choses, était importante. J'avais envie de continuer à mélanger des sujets faits de chansons très personnelles où je me mets vraiment à nu, qui sont finalement celles pouvant toucher davantage les gens, car on y est le plus sincère possible, avec des chansons universelles, au regard porté sur les autres, le monde, tout ce qui se passe autour de moi. C'est ce mélange qui m'intéresse parce qu'il engendre des émotions différentes. J'espère qu'on peut sourire, avoir la larme à l'oeil, être indigné, en écoutant l'album, réussir à créer un panel de sentiments, qui permet ensuite, en concert, de passer par tous les états possibles. J'ai essayé de faire la suite logique du premier sans avoir l'impression de tourner en rond, parce qu'il y a des thèmes vraiment ancrés dans l'époque d'aujourd'hui, qui n'auraient pas pu être écrits dans "Pourvu", sans pour autant se perdre en faisant quelque chose de complètement opposé. J'aurais trouvé ça un peu bizarre. J'ai voulu aller plus loin. Forcément, j'ai un peu plus d'expérience maintenant, et c'est agréable de me connaître un peu mieux, de mieux connaître les musiciens, de travailler avec un nouveau réalisateur, avec Yarol Poupaud, Dominique Blanc-Francard. C'est vraiment la suite logique du premier, je crois, et j'en suis très content.
Ton univers est riche de nombreuses influences anglo-saxonnes, comme Bob Dylan ou Neil Young dont tu parles souvent. Aimerais-tu chanter un jour en anglais ?
Gauvain Sers : En fait, pas tellement, parce que j'aime bien écrire mes chansons de façon à pouvoir ensuite en travailler le texte, jouer avec la langue française, les mots, les expressions, ce qui ne serait pas le cas en anglais. Je me sentirais un peu dépourvu d'outils, finalement. Cela me dérangerait. Par contre, c'est vrai que la musique anglo-saxonne (Bob Dylan, Bruce Springsteen, Leonard Cohen, Simon and Garfunkel) est un genre que j'aime beaucoup écouter au quotidien pour la musicalité, les mélodies, sonorités, en particulier la guitare, mais aussi pour ses enregistrements particuliers avec un son intemporel. Nous avons un peu enregistré l'album comme ça, avec tous les musiciens dans le studio. On jouait ensemble en live comme si c'était un concert avec des prises de son dont on gardait la meilleure. Une manière de travailler qui me plaît, et qui est de plus en plus rare maintenant, à une époque où tout est technologique, sur ordinateur. Je trouvais ça important d'avoir un côté vraiment vivant dans l'album, et pas polissé, ce qui aurait été dommage.
"Les Oubliés", titre éponyme de l'album, fait référence à ceux dont on ne parle pas assez. Il est aussi marqué par ton combat pour sauver l'école primaire de Ponthoile, un très beau geste. As-tu eu peur que le message puisse déplaire ?
Gauvain Sers : A vrai dire, non, pas tant que ça, parce que je n'ai jamais peur que cela soit mal accueilli par le public. J'essaye toujours d'écrire de la manière la plus sincère possible. Évidemment, on ne peut pas plaire à tout le monde, comme avec des chansons plus sociales, engagées. Mais je trouve que ce n'est pas non plus le rôle d'un artiste. C'est important d'avoir ses convictions, d'en parler avec un regard d'artiste, justement, sans donner de leçon, sans essayer d'influencer quelqu'un, sans faire de politique ni de morale. Le but pour moi est vraiment de dépeindre quelque chose, d'avoir un regard extérieur tout en mettant de la poésie sur ce qui se passe. Et après, l'essentiel est de transmettre de l'émotion et surtout pas de convaincre quelqu'un, en particulier lorsque des sujets me touchent, comme la lettre de Jean-Luc Massalon qui m'a donné envie d'en faire une chanson ("Les Oubliés"), ainsi que les treize autres de l'album sur des sujets très variés. Je ne me pose pas de questions sur la réaction des gens, parce que si on se projette sur ce qui va arriver après, on devient fou, et j'ai peur que cela change ma façon d'écrire. Au moment où j'ai composé la chanson "Les Oubliés", j'ignorais qu'elle deviendrait le premier single dévoilé à tous. Je ne savais pas non plus que ce serait le titre de l'album. Quand j'écris une chanson, j'essaye juste de faire en sorte qu'elle soit jolie. Il faut vraiment séparer l'auteur-compositeur de l'interprète, du mec qui va défendre son album.
Ta collaboration avec Michel Bussi pour la bande-originale de son livre "J'ai dû rêver trop fort", qui a donné lieu à la chanson "Que restera-t-il de nous ?" est un concept inédit. Aimerais-tu te lancer dans l'écriture d'un roman, en sachant que tu es déjà auteur?
Gauvain Sers : Honnêtement, je pense que ça me plairait beaucoup parce que je suis assez admiratif et fasciné par les écrivains. Je me rends bien compte que l'écriture n'est absolument pas la même, le format complètement différent. Auteur de chansons et de romans, ça n'a strictement rien à voir. Dans mon cas, ça arrive comme ça, une étincelle en 2-3 jours qui peut être bouclée de A à Z, et pourquoi pas devenir une super chanson. Alors qu'un livre, c'est énormément de minutie, de travail préparatoire, d'abnégation, une rigueur d'écriture pendant des mois. Mais je pense qu'un jour je tenterai ma chance car j'aime écrire, ce qui est évidemment le plus important. Ensuite, il faut trouver la bonne manière de le faire, sa patte, et là, je partirais plutôt sur des nouvelles autour de la vie quotidienne, et non des romans comme ceux de Michel Bussi, plus souvent des thrillers avec de nombreux rebondissements. C'est un travail dingue, assez fou.
La scène dont la mythique salle de l'Olympia, les tournées, bientôt les deux Zenith (en 2020), que ressens-tu lorsque tu te retrouves face à ton public ?
Gauvain Sers : Déjà, je ressens beaucoup de bonheur de pouvoir faire ce métier, notamment pour la scène, le partage et les rencontres avec les gens. C'est comme ça qu'on s'est fait connaître. Par exemple, avec les premières parties de Renaud, t'es vraiment sur scène. Ce n'est pas comme si on avait participé à un télé-crochet ou une chanson matraquée à la radio, et tac, on se fait connaître du jour au lendemain. En réalité, c'est le contact avec le public qui est important pour moi. C'est cette facette de ce métier qui m'intéresse le plus, ce que je préfère, là où je me sens le mieux, en concert. Les préparer, que ce soit un vrai truc, un spectacle et pas juste un enchaînement de chansons, représente beaucoup de choses: pouvoir parler entre les titres, mettre un peu d'humour, c'est cela qui me plaît. Et une fois sur scène, ce n'est que du bonheur, parce que les personnes sont là pour profiter du moment, et le but, c'est d'être le plus généreux possible tous les soirs. Maintenant, c'est vrai qu'il y a deux Zenith programmés. C'est assez dingue. Si on m'avait dit ça il y a trois ans, je n'y aurais jamais cru. J'ai eu un parcours incroyable. Je tente de profiter de tous ces concerts, ces moments, car je sais qu'une carrière, c'est aussi des hauts et des bas. Là, ça fait plusieurs années que ce sont des hauts. Je travaille pour que cela continue, pour être le meilleur possible à chaque tournée. En plus, j'ai la chance d'avoir de supers musiciens, les mêmes techniciens et équipe qui seront là pour la deuxième. C'est dans la continuité, une seconde famille.
A propos de famille, la tienne est assez présente dans tes textes. Que pense-t-elle de ton parcours et de ton ascension ?
Gauvain Sers : C'est vrai, je me suis rendu compte que j'en parlais beaucoup. La famille est essentielle dans nos vies. Mes textes parlent de ce qui se passe dans le quotidien, et forcément, la famille y a une place importante. Quand à ce que la mienne pense de ma carrière, on l'évoque peu. Lorsqu'on se retrouve, j'ai tendance a vouloir parler d'autre chose que de ma musique, mes chansons. Mais elle est très contente, très fière aussi, je pense, de ce que je suis en train de vivre, parce qu'elle sait à quel point j'ai travaillé dur pour y arriver. Il y a quand même eu quelques années de galère, même si elles n'ont pas duré très longtemps. Ça ne tombe pas comme ça du jour au lendemain. A mon avis, ma famille est heureuse que je puisse vivre de ma passion.
Comment as-tu fait pour ne pas te décourager alors que les débuts ne sont jamais faciles. Sentais-tu au fond de toi que tu allais réussir ou avais-tu des doutes ?
Gauvain Sers : J'y ai toujours cru, ça c'est sûr. Je pense que c'est un des facteurs nécessaires pour y arriver. Il faut dire que c'est un métier que beaucoup rêvent de faire. Si on n'est pas motivé à 3000%, et qu'on n'a pas cette volonté-là, c'est impossible de réussir. Après, c'est dans mon caractère, aussi. Quand je m'engage dans quelque chose, je le fais à fond. Et ça, c'est hyper, très, très, très important, même, au quotidien. Il ne faut jamais rien lâcher, et cela au delà de la musique. Quand je faisais du sport, c'était pareil. C'est en moi et cette volonté est un élément important dans la vie de tous les jours.
Tu as également enregistré un titre émouvant "Y'a pas de retraite pour les artistes" avec la grande Anne Sylvestre. Est-ce qu'il y a d'autres artistes, justement, avec qui tu aimerais collaborer ?
Gauvain Sers : Bien sûr. J'adore ça, en plus, les collaborations. Il y en a eu sur chaque album, et c'est à chaque fois un grand grand grand plaisir de pouvoir chanter avec un autre artiste. Là, en l'occurrence, Anne Sylvestre est vraiment quelqu'un que j'admire, qui a une carrière et une œuvre incroyables. Il y en a plein d'autres. Je pense à Alain Souchon, Hubert-Félix Thiéfaine, Jeanne Cherhal. Et d'autres que j'aime également beaucoup. Après, c'est souvent à la suite de rencontres que cela arrive. Je me laisse donc porter par elles. Et si l'occasion se présente, alors elle se présentera. C'est ce qui est chouette aussi dans ce milieu, le côté humain derrière les chansons.
As-tu des projets, un troisième album en vue ?
Gauvain Sers : Pour l'instant, c'est surtout la tournée qu'on est en train de préparer. On a envie de passer un cap sur le côté live, avec un truc qui déchire. Pour le moment, il n'y a pas vraiment de troisième album. Le deuxième vient tout juste de sortir. C'est trop tôt pour se projeter sur un disque. Je continue aussi d'écrire des chansons au quotidien, parce que j'ai toujours des sujets dans mon carnet, sur mon ordinateur. L'écriture se travaille tous les jours, et j'essaye de ne pas oublier cette facette. Il y en aura forcément un troisième. Quand, je ne sais pas. Mais je vais prendre mon temps parce qu'il faut avoir des choses à dire. Je ne veux pas sortir un troisième album pour sortir un troisième album. J'ai vraiment envie de raconter plein de choses, et je veux prendre le temps de bien le faire. Ce n'est pas pour tout de suite, mais on continue de travailler.
Un grand merci à Gauvain Sers pour sa gentillesse ainsi qu'à son équipe pour sa confiance.
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