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portraits & thematiques

L'énigmatique "Club des 27"

Publié le par Annie et Kristel

"Le Club des 27", hasard ou fatalité ?

​​​De gauche à droite : Janis Joplin, Kurt Cobain, Jim Morrison, Jimi Hendrix, Amy Winehouse et Brian Jones

Après une longue absence indépendante de notre volonté, nous avons souhaité aujourd'hui vous proposer un sujet auquel nous pensions depuis longtemps : le tristement célèbre et mystérieux "Club des 27" dont la particularité est d'accueillir régulièrement de nouveaux membres parmi les artistes de toutes catégories, et en particulier de nombreux musiciens. Comme vous l'aurez compris, la liste complète du "Club des 27" étant hélas trop longue, nous ne pouvons pas la publier ici dans son intégralité. C'est pour cette raison que nous avons préféré opter pour une sélection des figures les plus emblématiques devenues au fil des décennies des légendes de la musique. Nous n'oublions pas pour autant les autres grands noms dont Jean-Michel Basquiat ou Robert Johnson, tous partis trop tôt, trop jeunes, trop vite...

​​​​​Amy Winehouse, si fragile

Amy Winehouse, au nom prédestiné, a tragiquement fait son entrée dans le Club, à 27 ans, en 2011. Une commémoration beaucoup médiatisée l'année dernière à l'occasion des 10 ans de sa disparition. Une auteure-compositrice-interprète de talent, un charisme indéniable, un look rétro adopté dans le but de séduire son futur ex-mari qui la rendait unique, et surtout cette voix vibrante d'intensité, faite pour la Soul, idéale pour nous conter ses amours tourmentées et ses addictions. Souvenez-vous de "Rehab" où elle clamait ouvertement son refus de se faire désintoxiquer sur les conseils de son père manager, bien trop présent mais pas de la bonne manière. Ce n'est pas pour rien que l'album "Back To Black", dont est extrait ce titre, est à présent un classique. Après une courte vie marquée par un succès fulgurant et consumée par des excès (alcool, drogue), un entourage toxique, Amy, l'étoile filante au côté destroy, trop fragile pour ce milieu, s'est éteinte en raison d'une dose létale d'alcool. Sa disparition, bien que sans surprise, a laissé un grand vide pour tous ceux à qui elle a tant donné et que personne n'oubliera.

​​​​​​Kurt Cobain, génération Grunge

Après une accalmie de 1969 à 1971, "le Club des 27" s'était éloigné des rockstars de 27 ans. C'était avant le 5 avril 1994, date choisie par Kurt Cobain pour se suicider. Dépressif depuis son adolescence, atteint de douleurs abdominales chroniques, l'inoubliable leader de Nirvana ne voulait pas du succès que l'album culte "Nevermind" a engendré, notamment porté par l'inoubliable titre "Smells Like Teen Spirit". Rappelons que nous fêtions en 2021 les 30 ans de la sortie de l'opus avec en prime une polémique autour du bébé nu sur la pochette qui a fait couler beaucoup d'encre : celui-ci, devenu adulte, ayant décidé d'attaquer le groupe pour faire valoir ses droits liés à une décence tardive. Le grunge, que Kurt Cobain avait inventé, était arrivé en haut des charts sur un malentendu : c'était en réalité un style musical profondément sombre. Ses auteurs cachaient derrière un look très décontracté un mal de vivre entraînant des penchants addictifs. Accro à l'héroïne, marié à l'actrice-chanteuse Courtney Love, alors leader du groupe Hole et elle aussi junkie (dont le doute plane toujours sur la présomption de participation au meurtre de son mari), père d'une petite fille, Frances Bean, Kurt Cobain venait tout juste de s'évader d'un centre de désintoxication. Le choc fut immense. Une nouvelle étoile venait de s'éteindre. Dans sa lettre d'adieu, il précisait d'ailleurs, à travers les paroles d'une chanson de Neil Young "Hey Hey My My", le mot d'ordre fataliste du Club des 27 : "Il vaut mieux brûler franchement que s'éteindre à petit feu." Tout était dit dans ce message à priori sans équivoque, touchant profondément Neil Young, se sentant responsable de cette tragédie.

Jim Morrison, le Roi Lézard

"Je suis le Roi Lézard. Je peux tout", déclamait Jim Morrison, chanteur des Doors, dans son poème "The Celebration Of The Lizard". Tout... Jusqu'à l'immortalité. Difficile de parler de Jim Morrison sans évoquer sa beauté sauvage, sa sensualité à fleur de peau mais surtout sa grande et paradoxale timidité. Car oui, cette rock star était un être fragile, qui savait depuis toujours que sa vie serait de courte durée. Sur scène, le charisme du musicien était indéniable : provocateur, interpellant le public avec des textes, une attitude et une voix ayant véritablement changé le visage du rock. Derrière lui, trois musiciens, ses trois amis : Ray Manzarek aux claviers, Robbie Krieger à la guitare et John Densmore à la batterie, restés presque dans l'ombre. En six albums, les Doors ont prouvé que le rock n'était pas incompatible avec une poésie empreinte de mysticisme. C'est à Paris que Jim Morrison avait ensuite choisi de fuir les Etats-Unis où il était une célébrité controversée, pour mieux connaître l'anonymat. Déprimé par ses procès, sa vie tumultueuse rongée par l'addiction à l'alcool, il n'était plus que l'ombre de lui-même, se rapprochant inexorablement de son funeste destin, qu'il devinait proche. Les décès prématurés de Brian Jones, Janis Joplin et Jimi Hendrix l'avaient marqué. L'auteur de "The End" plaisantait lui-même sur le fait qu'il serait peut-être le quatrième. Retrouvé mort dans sa baignoire au petit matin par sa compagne toxicomane Pamela Courson, dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971, le mystère reste entier sur la cause réelle de la disparition de Jim Morrison qui aurait en fait succombé à une overdose d'héroïne pure (initialement prévue pour Pamela) dans les toilettes d'un bar parisien, le Rock'n'roll Circus. Triste épilogue pour cet artiste dont le souvenir reste intact, incarnant le symbole moderne du poète maudit. Il repose désormais au cimetière du Père-Lachaise aux côtés de ceux dont il se rêvait l'héritier. Ses fans n'hésitent pas à lui rendre régulièrement hommage.

Janis Joplin, le blues dans la peau

 Fauchée en pleine gloire, Janis Joplin incarne plus que tout autre artiste le rêve hippie : son style vestimentaire et son mode de vie très roots lui valent d'être aujourd'hui encore l'emblème de ceux qui cherchent une façon de vivre loin des normes. Souvent injustement critiquée pour son physique, elle avait ensuite pris sa revanche en adoptant un look excentrique mais surtout grâce à sa voix bluesy, sensuelle qu'elle allait chercher au fond de son âme. Sur scène, comme à Woodstock, elle était magnifiée par la puissance de ses interprétations, habitée par la musique. Certaines de ses inflexions étaient toutefois liées à son goût pour le bourbon, qu'elle consommait en grande quantité. Janis Joplin était aussi héroïnomane : comme souvent, une partie de son entourage essayait de la faire décrocher tandis que l'autre la poussait à en consommer. Le 4 octobre 1970, 16 jours après Jimi Hendrix, Janis Joplin était retrouvée dans sa chambre, inanimée. L'analyse médico-légale confirmait une surdose d'héroïne, bien que la seringue ait disparu de la pièce. Pour le monde du rock, l'heure n'était pas à la stupéfaction : cette grande dame, cette Lady chantait l'amour et la mort avec un timbre déchirant mais sa réputation de junkie était malheureusement connue de tous. Son public se demandait parfois comment une toute jeune femme arrivait à se produire en live. Pourtant, sans le savoir, ils avaient eu l'honneur de voir le premier membre féminin du "Club des 27" herself, alors plus vivante que jamais, avec pour preuve les divers enregistrements qu'elle nous a légués pour l'éternité.

Jimi Hendrix, le guitariste de génie

Magique, tout simplement. Jimi Hendrix reste l'un des meilleurs guitaristes, imité mais jamais égalé. Showman incroyable, il savait captiver les foules grâce à sa faculté à égrener les notes d'une manière touchant au virtuose, agrémentée d'un jeu de scène impressionnant, n'hésitant pas à bousculer les codes en cassant, brûlant ses guitares quand il ne les manipulait pas avec les dents. Pourtant, pour ce gaucher américain, rien n'était gagné. Aux Etats-Unis, le succès n'était pas au rendez-vous. C'était sans compter sur l'Angleterre, alors point de ralliement musical de cette époque, qui l'accueillit à bras ouverts, faisant de lui une star. Mais une malheureuse interaction entre alcool et somnifères arrêta brutalement la carrière de Jimi Hendrix. Après l'annulation d'une tournée en Europe, le guitariste prenait un peu de repos à Londres quand il fut retrouvé mort le 18 septembre 1970. Il s'apprêtait à terminer son quatrième album. Un processus de plusieurs mois qui lui avait fait enregistrer une quantité phénoménale de chansons, qu'on retrouve depuis sur de nouveaux disques. En effet, rares sont les artistes rock à avoir sorti plus d'albums studios après leur mort que de leur vivant. C'est cette productivité qui rend sceptiques les fans sur le caractère accidentel de sa disparition : son manager Michael Jeffery avait en effet beaucoup à gagner avec ce décès, tandis que Jimi Hendrix souhaitait le licencier. Une rumeur persistante veut que l'entrée de Jimi au "Club des 27" ait été provoquée par ce machiavélique personnage, disparu deux ans plus tard dans un accident d'avion.

Brian Jones, l'âme des Rolling Stones

Les puristes préfèrent Brian Jones à Keith Richards et Mick Jagger. Au début des Rolling Stones qu'il avait d'ailleurs fondés, c'était lui le leader, le vrai musicien qui donna l'impulsion de passer du blues à quelque chose de différent, un courant musical entre pop et rock. Tout bascula pourtant en 1967. Sentant son influence baisser face à Mick Jagger et Keith Richards qui composaient davantage que lui, il s'enfonça dans la drogue. Keith lui vola sa fiancée, Anita Pallenberg, et il finit par quitter le groupe en juin 1969. Dans la nuit du 2 au 3 juillet 1969, deux ans jour pour jour avant Jim Morrison, on le retrouva noyé au fond de sa piscine. Une bien triste fin pour un musicien qui avait tant à offrir malgré son mal de vivre et son besoin incontrôlable de se détruire. Dans son sang, alcool et somnifères expliquaient en partie son décès. Sauf que depuis 50 ans, on sait qu'un certain Frank Thorogood rôdait autour de la piscine peu avant sa disparition. Cet entrepreneur en rénovation aurait avoué sur son lit de mort avoir poussé le pauvre Brian à l'occasion d'une dispute. Brian Jones, avec sa blondeur angélique, restera à jamais celui qui a permis aux Rolling Stones d'exister, d'endosser le rôle des bad boys face aux "gentils" Beatles et d'entrer dans l'histoire du rock.

"Le Club des 27" demeure une énigme malgré des artistes de différentes époques enclins à l'autodestruction, aux excès en tous genres pouvant expliquer en partie leurs disparitions prématurées à un âge charnière. Mais les circonstances, souvent différentes, restent nébuleuses. Chacun est libre de se faire sa propre opinion, rationnelle ou moins explicable. Une chose est sûre : ces légendes continueront toujours d'exister à travers leur art, éternel.

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La légende Daft Punk 1993/2021

Publié le par Annie et Kristel

Retour sur la légende Daft Punk et leurs albums les plus emblématiques ou comment deux frenchies ont réussi à conquérir le monde entier...

Après 28 ans de bons et loyaux services résumés ici de façon non exhaustive, le duo casqué Daft Punk, pionnier international de la French Touch, a tiré sa révérence avec panache par le biais de la vidéo choc "Epilogue" annonçant leur séparation. Celle-ci, postée sur Youtube le lundi 22 février 2021, qui dure près de 8 minutes, est en fait un extrait de leur film sorti en 2006 "Electroma", avec entre leurs mains robotisées or et argent, l'épitaphe "1993-2021", comme une conclusion à l'aventure Daft Punk commencée en 1993 par Thomas Bangalter ainsi que Guy-Manuel de Homem-Christo. Une révélation surprenante et sans raison officielle, le public attendant plutôt la sortie d'un nouvel album, créant une vague d'émotion sur les réseaux sociaux où les hommages sont aussi nombreux que les interrogations suscitées par la vidéo "Epilogue" mettant en scène le duo star dans le désert, toujours casqué, l'un d'eux explosant et l'autre s'éloignant.

Si l'histoire Daft Punk est aujourd'hui terminée, la particularité et marque de fabrique de ces musiciens est d'avoir rapidement choisi de cacher leurs visages, imposant le secret de leur semi-anonymat sans empêcher leur brillante réussite. En effet, leurs apparitions non casquées ont été rares, mais en cherchant bien, il est possible d'en retrouver des clichés.

En 1995, à Londres, une photo en noir et blanc dévoile leurs identités alors qu'ils n'ont que 20 et 21 ans. En 1996, ils récidivent lors d'une performance dans une discothèque de Dijon (dont la K7 audio a récemment refait surface grâce au gérant de l'établissement), ou plus récemment avec des photos volées par des paparazzis dans leur vie privée, notamment à l'occasion de la sortie de l'opus "Random Access Memories" en 2013.

Mais d'où vient ce nom de scène aussi mystérieux qu'étrange ? La réponse est aussi simple que déterminante pour la suite de leur carrière. Tout commence en 1986 au lycée Carnot dans le 17ème arrondissement de Paris où Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter se rencontrent alors qu'ils sont tous deux en classe de 4ème. En 1991, ils forment un premier groupe, Darlin', avec le guitariste Laurent Brancowitz, qui rejoindra plus tard une autre formation française phare, Phoenix. Le trio signe un contrat chez le label anglais Duophonic, et sort un 45 tours contenant 2 titres : "Darlin'" et "Cindy So Loud". Cette première tentative sera hélas un échec et vaudra à Darlin' d'être traité de "Daft Punk" (littéralement "Punk idiot") par le pourtant célèbre hebdomadaire musical Melody Maker. Ce qui aurait pu être une humiliation a en fait été un déclic, une force pour Thomas et Guy-Manuel, leur donnant envie de se lancer dans l'électro en 1993 sous le patronyme Daft Punk, échangeant ainsi les guitares pour des consoles.

Ils se font rapidement remarquer et sortent en 1994 un maxi 3 titres baptisé "The New Wave". Mais c'est le suivant, "Da Funk/Rollin' And Scratchin'" qui attise la curiosité de journalistes et critiques, puis du public en s'emparant des dancefloors européens. En 1995, à l'aube de la gloire, Thomas et Guy-Manuel participent au festival des Trans Musicales de Rennes. Encore peu connus, ils apparaissent sans casques, et se produisent devant quelques centaines de personnes. Sur la lancée de "Da Funk", Daft Punk dévoile en 1997 son premier album intitulé "Homework" ("Devoir") en référence à sa conception dans la chambre d'enfant de Thomas Bangalter. C'est seuls que les deux musiciens le signent, rencontrant ainsi un immense succès. Parmi les futurs morceaux cultes, on retrouve "Rollin' And Scratchin'", "Da Funk" (avec notre clip coup de cœur ayant pour héros un chien si humain), mais aussi l'entêtant "Around The World" prononcé 144 fois dans la chanson. La vidéo, réalisée par le célèbre Michel Gondry, est quand à elle devenue légendaire avec sa horde de robots, squelettes et momies tournant en rond. 

Après "Homework", il faudra patienter jusqu'en 2001 avec "Discovery", le second album du duo au son plus disco-pop, qui marquera un tournant dans leur irrésistible ascension avec entre autres le tube clippé résolument manga "One More Time", un univers visuel qu'on retrouvera dans d'autres vidéos et participations des deux complices durant cette période. Un triomphe grâce auquel Daft Punk devient incontournable. En 2006, après 8 ans d'absence scénique, Thomas et Guy-Manuel se produisent, casqués pour la première fois, au célèbre festival américain de Coachella devant 35 000 personnes, au sommet d'une immense pyramide. Un grand moment qui restera dans les annales, point d'orgue d'une tournée de 9 dates. Par la suite, Daft Punk présente au festival de Cannes le film "Electroma" dont sera extraite la vidéo "Epilogue" qui signera leurs adieux.

L'année suivante, Thomas et Guy-Manuel dévoilent un nouvel opus live "Alive 2007" enregistré à Paris Bercy le 14 juin 2007. Il comporte des hits issus de leurs précédents albums remixés et parfois mélangés à l'image de "Around The World" couplé à "Harder, Better, Faster, Stronger", moment fort du disque, tout comme "One More Time/Aerodynamic" ou "Da Funk/Daftendirekt". "Alive 2007" vaudra au duo électro une nomination dans la catégorie "Spectacle musical de l'année" aux Victoires de la musique. Ce sera d'ailleurs l'unique fois que Daft Punk concourera dans la cérémonie française, qu'il boycottera en 2014 après la sortie de son 4ème album "Random Access Memories".

Après avoir fait danser la planète, direction Hollywood pour les deux robots qui composent la bande originale du film "Tron : l'héritage" réalisé par Joseph Kosinski, sorti en 2010. Le disque, enregistré avec l'orchestre philharmonique de Londres, s'affranchit de son statut de BOF pour devenir une œuvre de Daft Punk à part entière. La même année, le duo français, qui sera également décoré de la médaille de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, apparaît sur scène lors de la tournée américaine de Phoenix à New York. 

Après des mois de rumeurs et un changement de label pour Columbia Records, Daft Punk sort enfin un 4ème album en 2013 baptisé "Random Access Memories". Composé de 13 titres dont un hommage au célèbre compositeur Giorgio Moroder ("Giorgio by Moroder") et de nouvelles collaborations ("Instant Crush" Feat Julian Casablancas et son clip avec des mannequins de cire au tragique destin), il est surtout porté par les participations du prolifique Pharrell Williams et du mythique Nile Rodgers sur "Lose Yourself To Dance" et surtout le tube planétaire "Get Lucky". "Random Access Memories" devient rapidement un succès phénoménal. Difficile d'imaginer alors que cet opus sera leur dernier.

Après le record mondial de "Random Access Memories", les deux amis continuent de faire parler d'eux entre les rumeurs de retour, de tournée et la sortie du documentaire "Daft Punk Unchained" en 2015. Mais finalement, c'est en compagnie du musicien The Weeknd que Daft Punk revient sur le devant de la scène en collaborant l'année suivante sur deux de ses chansons "I Feel It Coming" (reprise en français par Juliette Armanet) et "Starboy" issus de l'album éponyme.

Depuis, silence radio, exceptée une participation en qualité de producteurs au titre "Overnight" du groupe australien The Parcels. De nombreuses spéculations reprennent autour d'un come-back en 2017, les deux précédentes tournées ayant eu lieu en 1997 et 2007. Il faudra pour cela attendre le jour fatidique du 22 février 2021 avec cette annonce coup de poing : les Daft Punk se séparent, alors que le public pensait qu'ils participeraient à la mi-temps du Superbowl avec The Weeknd.

Les Daft Punk auront dès leurs débuts su marquer les esprits et capter notre attention, nous permettant de suivre leur odyssée avec passion grâce à des clips ingénieux, un son rétro-futuriste unique, envoûtant, solaire, à mi-chemin entre électro-pop, funk, disco, rock. Le duo aura travaillé en totale autonomie, d'où son originalité audacieuse, s'emparant de titres obscurs pour leur offrir une seconde jeunesse. Un style inimitable qui nous manquera assurément.

Merci Daft Punk...

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Les pochettes emblématiques de Roxy Music

Publié le par Annie et Kristel

Pour inaugurer notre nouvelle rubrique "Portraits & Thématiques", nous avons choisi de vous faire voyager au cœur des années glam rock, dignement représentées par le mythique groupe Roxy Music et leurs célèbres visuels aux girls sexy, les Roxy Ladies...

Le charismatique leader de Roxy Music, Bryan Ferry, a très souvent dédié ses pochettes de disques à la gent féminine, séducteur oblige, sous l'objectif du photographe Karl Stoecker. Ainsi, Roxy Music est aussi connu pour sa musique que pour ses covers sophistiquées, devenues cultes, présentant des égéries glamour, légèrement vêtues, dont certaines ont été les compagnes de Bryan Ferry, directement inspirées des magazines féminins des 70's mais également des pin-ups dessinées par Alberto Vargas.

Commençons ce tour d'horizon par le tout premier album sorti en 1972, sobrement intitulé "Roxy Music", avec pour modèle Kari-Ann Muller, repérée lors d'un défilé. Payée seulement 20£ pour la séance photo (la formation n'étant pas encore célèbre), Kari-Ann est précédemment apparue dans un des James Bond "Au service secret de sa Majesté" avant de devenir professeur de yoga et d'épouser Chris Jagger, le frère de Mick.

Karl Stoecker confie au sujet de son cliché qu'il a marqué les esprits au point d'être élu "Image de la décennie en Angleterre". Bryan Ferry, qui souhaitait une jeune femme évoquant Rita Hayworth, est tombé par hasard sur le travail de Karl, essentiellement consacré à la mode. Personne n'imaginait que ce groupe britannique inconnu aurait un tel succès. Roxy Music est le premier groupe dont les artworks se sont affirmés avant la musique. Peu motivé par leurs chansons, Chris Blackwell, le patron d'Island, label de Bob Marley, n'a été entièrement convaincu que par la photographie de Karl qui se déployait devant lui comme un poster de "Playboy", présentant Kari-Ann toute de satin vêtue, alanguie sur du velours crème. Rien n'avait été réellement prémédité, Bryan donnant peu d'indications au photographe, mais le charme vénéneux de Roxy Music a opéré dès le début. L'album a vite fait son chemin dans les charts, alimentant les fantasmes de plusieurs générations. Il faut dire que l'univers de Karl Stoecker correspondait parfaitement au style musical de Roxy Music.  

​​​​​​Pour "For Your Pleasure", leur second opus, place à Amanda Lear, la plus mystérieuse des muses de Bryan Ferry, et transexuelle selon certains. Mannequin pour les plus grands couturiers, brièvement playmate, chanteuse disco, on lui a prêté des relations amoureuses avec Salvador Dali, David Bowie, Brian Jones (d'où l'inspiration du titre "Miss Amanda Jones" des Rolling Stones, extrait de "Between The Buttons" de 1967). En 1973, Amanda se fiance à Bryan Ferry, puis pose la même année pour la pochette de "For Your Pleasure" où elle apparaît dans une robe de cuir moulante, tenant une panthère noire en laisse, avec en toile de fond un lointain Las Vegas perdu dans la nuit, portant à son poignet un bracelet identique à celui de Marilyn Monroe dans le film "Les Hommes Préfèrent Les Blondes". 

Arrive ensuite "Stranded" avec la playmate Marilyn Cole. Ayant débuté sa carrière en tant que Bunny puis mannequin pour "Playboy", elle entretient une liaison avec Hugh Hefner, le fondateur du magazine, puis avec Bryan Ferry. Enfin, Marilyn épouse en 1984 le président de "Playboy" Victor Lownes.

"Country Life" est le titre du quatrième album de Roxy Music, allusion ironique à la revue anglaise du même nom. Il met en vedette deux fans allemandes du groupe, Constanze Karoli et Eveline Grunwald, repérées par les musiciens. Leurs tenues légères, une lingerie semi-transparente, attire les foudres de la censure, notamment américaine, obligeant les ventes d'albums à être effectuées dans un emballage plastique opaque en raison du refus de nombreux disquaires d'en dévoiler la pochette, ou avec un visuel alternatif présentant uniquement la forêt, cadre d'origine de la photo, faisant ainsi l'impasse sur l'air faussement surpris des modèles.

Ci-dessus la pochette alternative de "Country Life" sans les girls. Alors...

​​​​​Certaines pochettes des 70's (en particulier celles de groupes heavy rock ou metal dont Blind Faith, Whitesnake, The Scorpions, etc) repoussent les limites sexuelles, et la cover de "Country Life" ne fait pas exception à la règle. Contre toute attente, Constanze et Eveline ne sont pas devenues mannequins mais respectivement professeur d'art et psychothérapeute.

L'égérie la plus connue de la galaxie Roxy Music est sans doute la top model Jerry Hall avec "Siren", où elle apparaît sous les traits d'une sirène échouée sur des rochers à Anglesey au nord du pays de Galles. Cinq mois après cette séance photo, en 1975, Jerry et Bryan Ferry se fiancent.

L'année suivante, en 1976, la jeune femme figure dans le clip "Let's Stick Together", un des hits de la carrière solo menée par Bryan. Un bonheur de courte durée puisqu'en 1977, Jerry rencontre son futur ex-mari Mick Jagger lors d'un dîner, pour qui elle quittera le leader de Roxy Music. Pour l'anecdote, la chanson "Miss You" des Rolling Stones a été écrite par Mick pour Jerry. Le récent mariage de cette dernière avec Rupert Murdoch en a surpris plus d'un.

Passons sur l'opus de 1979 "Manifesto" qui voit un groupe de noctambules sous une pluie de cotillons qui s'avère être des mannequins de cire.

Concentrons-nous plutôt sur le suivant "Flesh + Blood" sorti en 1980, avec deux de ses fameuses lanceuses de javelot, Aimee Stephenson et Shelley Man. Aimee a ensuite travaillé dans l'industrie cinématographique (écriture de scénarios et production). Elle est hélas décédée tragiquement en 2001 dans un bus au Pérou. Shelley n'a de son côté plus fait parler d'elle.

Enfin, la pochette la plus surprenante est sans conteste "Avalon" dont la particularité est l'armure du chevalier dos à l'objectif qui cache en réalité une jeune femme, Lucy Helmore, vingt-deux ans, la dame d'Avalon, que Bryan Ferry a épousée.

Finis les années 70 et les rendez-vous avec les stars des pochettes de Roxy Music. Bryan s'engage finalement avec Lucy, de quatorze ans sa cadette, en 1982, pour malheureusement divorcer en 2003. Dommage... 

Précisons qu'en 2010, l'incorrigible Bryan a récidivé en demandant à la top Kate Moss de prendre la pose pour l'un de ses albums solos "Olympia" avec un résultat esthétique intéressant mais pas aussi flamboyant et magique qu'à la grande époque de Roxy Music.

De magnifiques albums souvenirs, témoins d'une époque musicale privilégiée, où les rêves et paillettes n'étaient pas encore pixelisés...

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