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La légende Daft Punk 1993/2021

Publié le par Annie et Kristel

Retour sur la légende Daft Punk et leurs albums les plus emblématiques ou comment deux frenchies ont réussi à conquérir le monde entier...

Après 28 ans de bons et loyaux services résumés ici de façon non exhaustive, le duo casqué Daft Punk, pionnier international de la French Touch, a tiré sa révérence avec panache par le biais de la vidéo choc "Epilogue" annonçant leur séparation. Celle-ci, postée sur Youtube le lundi 22 février 2021, qui dure près de 8 minutes, est en fait un extrait de leur film sorti en 2006 "Electroma", avec entre leurs mains robotisées or et argent, l'épitaphe "1993-2021", comme une conclusion à l'aventure Daft Punk commencée en 1993 par Thomas Bangalter ainsi que Guy-Manuel de Homem-Christo. Une révélation surprenante et sans raison officielle, le public attendant plutôt la sortie d'un nouvel album, créant une vague d'émotion sur les réseaux sociaux où les hommages sont aussi nombreux que les interrogations suscitées par la vidéo "Epilogue" mettant en scène le duo star dans le désert, toujours casqué, l'un d'eux explosant et l'autre s'éloignant.

Si l'histoire Daft Punk est aujourd'hui terminée, la particularité et marque de fabrique de ces musiciens est d'avoir rapidement choisi de cacher leurs visages, imposant le secret de leur semi-anonymat sans empêcher leur brillante réussite. En effet, leurs apparitions non casquées ont été rares, mais en cherchant bien, il est possible d'en retrouver des clichés.

En 1995, à Londres, une photo en noir et blanc dévoile leurs identités alors qu'ils n'ont que 20 et 21 ans. En 1996, ils récidivent lors d'une performance dans une discothèque de Dijon (dont la K7 audio a récemment refait surface grâce au gérant de l'établissement), ou plus récemment avec des photos volées par des paparazzis dans leur vie privée, notamment à l'occasion de la sortie de l'opus "Random Access Memories" en 2013.

Mais d'où vient ce nom de scène aussi mystérieux qu'étrange ? La réponse est aussi simple que déterminante pour la suite de leur carrière. Tout commence en 1986 au lycée Carnot dans le 17ème arrondissement de Paris où Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter se rencontrent alors qu'ils sont tous deux en classe de 4ème. En 1991, ils forment un premier groupe, Darlin', avec le guitariste Laurent Brancowitz, qui rejoindra plus tard une autre formation française phare, Phoenix. Le trio signe un contrat chez le label anglais Duophonic, et sort un 45 tours contenant 2 titres : "Darlin'" et "Cindy So Loud". Cette première tentative sera hélas un échec et vaudra à Darlin' d'être traité de "Daft Punk" (littéralement "Punk idiot") par le pourtant célèbre hebdomadaire musical Melody Maker. Ce qui aurait pu être une humiliation a en fait été un déclic, une force pour Thomas et Guy-Manuel, leur donnant envie de se lancer dans l'électro en 1993 sous le patronyme Daft Punk, échangeant ainsi les guitares pour des consoles.

Ils se font rapidement remarquer et sortent en 1994 un maxi 3 titres baptisé "The New Wave". Mais c'est le suivant, "Da Funk/Rollin' And Scratchin'" qui attise la curiosité de journalistes et critiques, puis du public en s'emparant des dancefloors européens. En 1995, à l'aube de la gloire, Thomas et Guy-Manuel participent au festival des Trans Musicales de Rennes. Encore peu connus, ils apparaissent sans casques, et se produisent devant quelques centaines de personnes. Sur la lancée de "Da Funk", Daft Punk dévoile en 1997 son premier album intitulé "Homework" ("Devoir") en référence à sa conception dans la chambre d'enfant de Thomas Bangalter. C'est seuls que les deux musiciens le signent, rencontrant ainsi un immense succès. Parmi les futurs morceaux cultes, on retrouve "Rollin' And Scratchin'", "Da Funk" (avec notre clip coup de cœur ayant pour héros un chien si humain), mais aussi l'entêtant "Around The World" prononcé 144 fois dans la chanson. La vidéo, réalisée par le célèbre Michel Gondry, est quand à elle devenue légendaire avec sa horde de robots, squelettes et momies tournant en rond. 

Après "Homework", il faudra patienter jusqu'en 2001 avec "Discovery", le second album du duo au son plus disco-pop, qui marquera un tournant dans leur irrésistible ascension avec entre autres le tube clippé résolument manga "One More Time", un univers visuel qu'on retrouvera dans d'autres vidéos et participations des deux complices durant cette période. Un triomphe grâce auquel Daft Punk devient incontournable. En 2006, après 8 ans d'absence scénique, Thomas et Guy-Manuel se produisent, casqués pour la première fois, au célèbre festival américain de Coachella devant 35 000 personnes, au sommet d'une immense pyramide. Un grand moment qui restera dans les annales, point d'orgue d'une tournée de 9 dates. Par la suite, Daft Punk présente au festival de Cannes le film "Electroma" dont sera extraite la vidéo "Epilogue" qui signera leurs adieux.

L'année suivante, Thomas et Guy-Manuel dévoilent un nouvel opus live "Alive 2007" enregistré à Paris Bercy le 14 juin 2007. Il comporte des hits issus de leurs précédents albums remixés et parfois mélangés à l'image de "Around The World" couplé à "Harder, Better, Faster, Stronger", moment fort du disque, tout comme "One More Time/Aerodynamic" ou "Da Funk/Daftendirekt". "Alive 2007" vaudra au duo électro une nomination dans la catégorie "Spectacle musical de l'année" aux Victoires de la musique. Ce sera d'ailleurs l'unique fois que Daft Punk concourera dans la cérémonie française, qu'il boycottera en 2014 après la sortie de son 4ème album "Random Access Memories".

Après avoir fait danser la planète, direction Hollywood pour les deux robots qui composent la bande originale du film "Tron : l'héritage" réalisé par Joseph Kosinski, sorti en 2010. Le disque, enregistré avec l'orchestre philharmonique de Londres, s'affranchit de son statut de BOF pour devenir une œuvre de Daft Punk à part entière. La même année, le duo français, qui sera également décoré de la médaille de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, apparaît sur scène lors de la tournée américaine de Phoenix à New York. 

Après des mois de rumeurs et un changement de label pour Columbia Records, Daft Punk sort enfin un 4ème album en 2013 baptisé "Random Access Memories". Composé de 13 titres dont un hommage au célèbre compositeur Giorgio Moroder ("Giorgio by Moroder") et de nouvelles collaborations ("Instant Crush" Feat Julian Casablancas et son clip avec des mannequins de cire au tragique destin), il est surtout porté par les participations du prolifique Pharrell Williams et du mythique Nile Rodgers sur "Lose Yourself To Dance" et surtout le tube planétaire "Get Lucky". "Random Access Memories" devient rapidement un succès phénoménal. Difficile d'imaginer alors que cet opus sera leur dernier.

Après le record mondial de "Random Access Memories", les deux amis continuent de faire parler d'eux entre les rumeurs de retour, de tournée et la sortie du documentaire "Daft Punk Unchained" en 2015. Mais finalement, c'est en compagnie du musicien The Weeknd que Daft Punk revient sur le devant de la scène en collaborant l'année suivante sur deux de ses chansons "I Feel It Coming" (reprise en français par Juliette Armanet) et "Starboy" issus de l'album éponyme.

Depuis, silence radio, exceptée une participation en qualité de producteurs au titre "Overnight" du groupe australien The Parcels. De nombreuses spéculations reprennent autour d'un come-back en 2017, les deux précédentes tournées ayant eu lieu en 1997 et 2007. Il faudra pour cela attendre le jour fatidique du 22 février 2021 avec cette annonce coup de poing : les Daft Punk se séparent, alors que le public pensait qu'ils participeraient à la mi-temps du Superbowl avec The Weeknd.

Les Daft Punk auront dès leurs débuts su marquer les esprits et capter notre attention, nous permettant de suivre leur odyssée avec passion grâce à des clips ingénieux, un son rétro-futuriste unique, envoûtant, solaire, à mi-chemin entre électro-pop, funk, disco, rock. Le duo aura travaillé en totale autonomie, d'où son originalité audacieuse, s'emparant de titres obscurs pour leur offrir une seconde jeunesse. Un style inimitable qui nous manquera assurément.

Merci Daft Punk...

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