Même si ce film devenu culte date de 1994, nous n'avons pas pu résister à l'envie de vous faire partager nos découvertes concernant l'affiche de "Pulp Fiction" mettant en valeur Uma Thurman alias Mia Wallace. Réalisé par Quentin Tarantino ("Reservoir Dogs", "Kill Bill" toujours avec Uma Thurman pour ne citer que ces films), ce long-métrage porte sa signature assez sombre et violente, un humour très noir, où l'on retrouve également John Travolta, Samuel L. Jackson.
Grâce à la magie d'Internet, nous avons pu trouver des photos rares issues de la séance de pose à l'origine de l'affiche, censurée à l'époque en raison de la loi Evin. Au revoir la cigarette, mais pas de problème pour le pistolet. Nous avons cependant décidé de ne publier que les clichés avant les retouches pour rester fidèles à l'esprit de "Pulp Fiction" et bien sûr de Quentin Tarantino.
A noter aussi parmi nos trouvailles un étrange Fan Art revisitant intégralement cette fameuse affiche avec des couleurs différentes, maquillage, t-shirt jusqu'aux chaussures devenues comme par enchantement des Louboutin.
"Pulp Fiction", un film signé Quentin Tarantino qui a marqué son époque grâce à des scènes emblématiques ainsi qu'une ambiance particulière et rétro...
Aujourd'hui, nous avons eu envie de vous parler d'un long-métrage injustement passé inaperçu lors de sa sortie dans les salles obscures en 2012, puis exploité tardivement en DVD et Blu-ray (en 2015), mais dont le sujet est toujours d'actualité.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, "The Words" (Les mots) avec Bradley Cooper (récemment vu dans "A Star is born" aux côtés de Lady Gaga, film qu'il a également réalisé) et sa compagne de l'époque Zoë Saldana ("Avatar", "Les gardiens de la galaxie"), suit le parcours de Rory, un jeune écrivain rejeté par les maisons d'édition, qui découvre un jour un manuscrit caché dans un porte-documents offert par son épouse Dora, chiné chez un brocanteur lors de leur voyage de noces à Paris. Intrigué, il le lit, et sous le charme, décide de le proposer à un éditeur en se faisant passer pour l'auteur. Ainsi, il connaîtra un immense succès, mais sa rencontre avec l'homme à l'origine de ce manuscrit va bouleverser sa vie en le mettant face à lui-même et ses responsabilités.
Le film retranscrit parfaitement le processus de création d'un auteur mais surtout la difficulté de se faire publier, les lettres de refus, la déception qui s'ensuit et la colère de voir son travail dénigré, ce qui peut expliquer mais pas excuser le choix contestable de Rory et son usurpation d'œuvre, une forme d'identité littéraire volée. C'est aussi l'histoire d'un livre dans un livre car parallèlement, un autre romancier narre le parcours de Rory qui s'est approprié ce roman et les conséquences sur son existence, ressort scénaristique embrouillé et alambiqué, seul point faible que l'on pourrait reprocher à "The Words", par ailleurs magnifiquement interprété par Bradley Cooper et Zoë Saldana, bien sûr, mais aussi Jeremy Irons, Dennis Quaid, Olivia Wilde (révélée au grand public dans la série à succès "Dr House"), Ben Barnes, John Hannah et Nora Arnezeder.
Détail amusant : après avoir joué un écrivain malchanceux dans "Limitless", Bradley Cooper reprend brillamment la plume dans "The Words" grâce au personnage de Rory.
Un long-métrage au sujet original et sensible qui plaira à tous les amoureux des mots...
Film "The Words" de Brian Klugman et Lee Sternthal DVD FIP (First International Production) 2015
Il y a quelques mois, nous vous avions parlé des deux romans de la regrettée Anne Wiazemsky "Une année studieuse" et "Un an après" où elle revenait notamment sur son histoire d'amour avec Jean-Luc Godard. "Le redoutable" est donc l'adaptation du deuxième livre autour de ce thème "Un an après". Nous étions impatientes de découvrir le film de Michel Hazanavicius, un réalisateur qui défie les codes cinématographiques, avec le célèbre "The artist", qui a rencontré le succès international que tout le monde connaît en rendant hommage au cinéma muet. Une véritable prouesse technique en noir et blanc, conforme au cinéma de cette époque, avec son acteur fétiche Jean Dujardin (OSS 117, justement), oscarisé pour ce rôle, et bien sûr la talentueuse Bérénice Béjo, compagne à la ville de Michel Hazanavicius.
Le projet s'annonçait donc intéressant, à un an des 50 ans de Mai 68, un tournant pour l'histoire de la France, au cœur même de ce long-métrage, tout comme l'a été le roman "Le redoutable". Il dépeint l'intense relation entre le grand réalisateur Jean-Luc Godard et la presque débutante Anne Wiazemsky, peut-être finalement un peu trop jeune pour lui, ce dernier se conduisant plus comme un père reprimandant sa fille qu'un conjoint. Au fil du temps, il deviendra exigeant, capricieux, possessif, jaloux mais paradoxalement aussi tendre, amusant. Il finira néanmoins par détruire l'amour sincère d'une jeune femme forcée de s'éloigner pour échapper à son emprise. Au delà de l'histoire d'amour très présente, le conflit de Mai 68 l'est tout autant, et va jouer un rôle toxique dans leur couple. En effet, Jean-Luc (nous nous permettons d'être familières) s'engagera à corps perdu dans cette lutte qui ne le concerne pas vraiment, plus révolutionnaire que les révolutionnaires. Il va, à cause de cela, faire des choix hasardeux et tenir des propos irrespectueux, méprisants, y compris sur son travail de réalisateur, qu'il va dénigrer. Il ira trop loin. C'est finalement la tentative de suicide de Jean-Luc qui sonnera le glas de leur mariage.
Jean-Luc est également bien trop souvent rattrapé par l'ombre de Godard. Même lors de manifestations, des participants l'abordent pour lui dire à quel point ils apprécient ses films, ce qu'il ne semble pas comprendre. Il ne saisit pas l'ampleur, l'impact qu'il a transmis dans ses œuvres à l'image d'A bout de souffle, Pierrot le fou, le Mépris et surtout la Chinoise, qui n'a pas rencontré le succès qu'il attendait. Jean-Luc est à la fois sûr de lui, à la limite de l'égocentrisme et fragile, doutant de tout, de tout le monde à commencer par lui-même, ce qui est probablement sa plus grande faiblesse.
Mais "Le redoutable" est à la base une comédie. Michel Hazanavicius a voulu proposer un film de Godard vu par Michel Hazanavicius. Et oui, c'est surprenant. Bien sûr, le livre est respecté, la reconstitution de cette époque minutieuse. Mais il se permet quelques écarts, comme la demande en mariage plutôt farfelue, les inombrables paires de lunettes cassées, des inscriptions sur les murs de Paris destinées aux spectateurs tout comme certains dialogues face caméra, des répliques et situations cocasses comme lorsque Jean-Luc déclare qu'il n'est pas Godard mais un acteur l'imitant pas trop bien, ainsi que la scène où les deux acteurs principaux apparaissent nus en expliquant ne pas comprendre pourquoi les acteurs tournent nus (oui oui, répétitions nécessaires !) sauf lorsque le scénario le demande ou dans le cas de films X. Un moment vraiment très drôle.
Louis Garrel, fils de Philippe, est époustouflant dans le rôle de Jean-Luc Godard, dont il s'est complètement imprégné, allant jusqu'à reprendre son zozotement et à se raser une partie de la tête pour lui ressembler davantage. Face à lui, Stacy Martin, dont c'est le premier grand rôle, apporte toute sa fraîcheur à Anne Wiazemsky, quoique de façon un peu trop discrète et effacée. Bérénice Béjo compte parmi les amis fidèles du couple, sans oublier l'apparition inattendue du truculent Jean-Pierre Mocky, fidèle à lui-même.
C'est toujours un peu déstabilisant de découvrir une adaptation d'un roman qu'on a aimé, mais celle-ci est vraiment réussie, loin des autres biopics plus traditionnels et moins fantasques. Un véritable hommage au cinéma, et à celui de Jean-Luc Godard en particulier.
Film "Le redoutable" de Michel Hazanavicius DVD 2017-2018 Studiocanal
C'est toujours avec plaisir et curiosité que nous découvrons une nouvelle adaptation d'un roman de Stephen King, le maître prolifique et incontesté de l'horreur. Parfois, ce sont de bonnes surprises, parfois un peu moins, mais le résultat est toujours plaisant. Dans ce cas précis, c'est une véritable réussite.
"Ça" est en effet un classique de l'œuvre de Stephen King, déjà adapté sous la forme d'une mini-série (ou plutôt un téléfilm en deux parties) intitulé "Ça, Il est revenu" (1990) avec notamment Tim Curry en clown maléfique, inoubliable dans le rôle principal du film "The Rocky Horror Picture Show". Une première version pertinente au sujet fort et qui avait traumatisé toute une génération.
Qui n'a jamais été effrayé par les clowns ? Qui se cache derrière ce visage maquillé à outrance ? Cette peur irrationnelle, la coulrophobie, est plus courante qu'on ne le pense et a été souvent reprise dans des films d'horreur. Mais pas de façon aussi puissante. "Ça" a marqué les esprits. Il était donc naturel que le cinéma s'en empare à son tour. La seule différence est que là où le téléfilm débutait 27 ans après la première attaque du clown tueur avec les héros adultes qui choisissaient de le combattre ensemble, soit le sujet de la seconde partie du livre, le film choisit de revenir aux sources du roman en commençant par le début afin de mieux comprendre l'essence de ce sanglant engrenage, situé à une époque différente. Un peu compliqué mais dans l'univers de Stephen King, rien n'est simple, et c'est ce qui en fait toute sa richesse.
Le personnage de Ça, interprété cette fois-ci par Bill Skarsgård (fils de Stellan et frère d'Alexander, Eric dans "True Blood") est une très ancienne et puissante entité diabolique qui se nourrit d'enfants tous les vingt-sept ans après être sorti d'une sorte d'hibernation dans laquelle il replonge une fois rassasié. Son point fort est d'être un métamorphe, c'est-à-dire qu'il peut prendre l'apparence qu'il souhaite avec une préférence pour les clowns (en particulier celle du clown maléfique Grippe-Sou ou le Clown dansant) afin d'attirer facilement les plus jeunes, petites proies faciles, du moins le croit-il. Car en choisissant de s'en prendre aux sept pré-ados vivant à Derry dans le Maine (le Maine, normal, Stephen King ayant choisi de placer l'action de tous ses romans dans cette région dont il est originaire), exclus par leurs camarades, mal-aimés, qui se réunissent pour fonder "Le Club des Ratés", le monstre va avoir du fil à retordre. L'union fait la force, et c'est justement celle-ci qui va leur permettre de se battre contre Ça, qui utilise leur plus grande peur afin de les affaiblir pour mieux les attirer dans son antre, les égouts. Le lieu idéal pour cristalliser toutes les angoisses, la peur de l'obscurité et ce que cet environnement engendre.
Pas de temps mort pour ce film approuvé par Stephen King, véritable succès lors de sa sortie dans les salles obscures, qui nous a entraîné dans un tourbillon d'émotions, plus fortes les unes que les autres. Nous n'avons eu aucun mal à nous attacher au "Club des Ratés", qui n'est pas sans rappeler "Stand by me" (autre magnifique adaptation cinématographique de Stephen King avec le regretté et talentueux River Phoenix, par ailleurs frère de Joaquin), "Les Goonies" en plus trash, ou récemment "Super 8" de Steven Spielberg, et bien sûr la série à succès "Stranger Things", qui mettent également en avant cette complicité au sein d'une bande de jeunes amis. Nous avons adoré avoir peur et n'avions qu'une seule envie : que Ça soit définitivement anéanti. C'est ce que nous laisse croire la fin du film. Cependant, une suite est d'ores et déjà prévue pour 2019 qui, comme vous l'avez compris, reprendra l'histoire de façon chronologique 27 ans après avec le retour de Ça et les héros devenus adultes, interprétés par Jessica Chastain, James McAvoy, l'acteur-réalisateur Xavier Dolan, Bill Skarsgård (bien sûr), entre autres.
Une chose est certaine : nous l'attendons de pied ferme et répondrons présentes.
"Ça" Film de Andrés Muschietti Blu-ray Warner Home Video 2017
Inspiré de faits réels, Olivier Marchal nous présente avec "Carbone" un polar paradoxalement moins sombre qu'à l'accoutumée, tout en comportant des scènes chocs.
"Carbone" est un film propre à l'univers d'Olivier Marchal dont nous connaissons et apprécions la brillante série "Braquo" (avec le trop rare Jean-Hugues Anglade, la révélation Nicolas Duvauchelle et la talentueuse Karole Rocher, par ailleurs compagne de l'humoriste Thomas N'Gijol), le long-métrage "36 quai des Orfèvres" avec déjà Gérard Depardieu et bien d'autres œuvres. Fort de son expérience marquante dans la police, sa reconversion en tant que réalisateur a été une véritable réussite, "Carbone" en étant, encore une fois, la preuve incontestable.
Tout le monde connaît la fameuse taxe carbone, et ce que cela a engendré. Benoît Magimel, dans le rôle d'Antoine Roca, un patron d'entreprise sans histoire, se retrouve, du jour au lendemain, dans les griffes du fisc, menacé de déposer le bilan. Pour Antoine, c'est un dilemme. Que vont devenir ses employés ? Lui qui a toujours été honnête, successeur de son père dans cette entreprise florissante, est pris dans la tourmente. Son expert-comptable, Laurent Melki (Michaël Youn) lui parle, en toute innocence, de TVA sur les quotas de carbone dans l'Union européenne dont il pourrait récupérer une somme non négligeable, mais insuffisante pour sauver son entreprise. C'est alors qu'Antoine a l'idée d'une fraude à la taxe carbone, qui serait facilitée par les démarches numériques.
Pour cela, il contacte deux amis de poker, les frères Wisman, Eric (Idir Chender) et Simon (Gringe), sous l'œil avisé de leur mère, Dolly (Dani), tous plus habilités à ce type de transaction que lui.
Parallèlement, le couple d'Antoine connaît des difficultés, tout comme sa relation avec son beau-père Aron Goldstein (Gérard Depardieu, que Benoît Magimel retrouve après la controversée série "Marseille") qui l'humilie constamment, et dont il veut contrecarrer les plans, l'obligeant à emprunter au dangereux Kamel Dafri (Moussa Maaskri). Ce sera sa perte. Entraînée dans le tourbillon artificiellement lumineux de la nuit, de l'argent facile qui ouvre toutes les portes, la petite bande d'Antoine va se brûler les ailes...
Comme vous l'aurez compris, c'est toujours un plaisir de découvrir une nouvelle création d'Olivier Marchal, valeur sûre empreinte d'intensité et de masculinité. Une ambiance à laquelle nous adhérons complètement, mais sensiblement différente de ce que le réalisateur propose habituellement, avec notamment de nombreuses scènes tournées de nuit. Dès le début, nous comprenons qu'Antoine ne s'en sortira malheureusement pas. Le film met l'accent, sans l'excuser, sur les raisons de son dérapage et l'envie addictive d'en vouloir toujours plus. Le casting est parfait avec Benoît Magimel, complètement habité par son personnage, à la fois fort et vulnérable, Michaël Youn, malgré son étiquette indélébile du Morning Live, parvient, depuis de nombreuses années, à alterner comédie et drame avec brio. N'oublions pas Gringe qui, en plus de peaufiner son très attendu premier album solo à la sortie imminente, confirme une réelle présence à l'écran, déjà vu dans "Comment c'est loin" avec son ami des Casseurs Flowters, Orelsan (long-métrage déjà chroniqué sur notre blog), Dani, qu'on ne présente plus, excellente dans son rôle de mère protectrice et en apparence imperturbable, Laura Smet alias Noa, apparaissant dans la vie d'Antoine, tel un ange pouvant l'aider à quitter l'enfer dont il est devenu prisonnier.
Et le magistral Gérard Depardieu, fidèle à lui-même, imposant, grandiose.
Mention spéciale pour le choix du titre "Suicide Social" d'Orelsan lors de deux moments-clés du film. Un titre puissant, révolté, bouillonnant. Ce n'est pas pour rien qu'Olivier Marchal s'intéresse au travail des Casseurs Flowters.
Autant de raisons ici réunies pour vous donner envie, à votre tour, de découvrir "Carbone".
Film "Carbone" de Olivier Marchal DVD EuropaCorp 2017/2018
Qui n'a jamais entendu parler du Gang des Barbares, une sombre histoire ayant coûté la vie à un jeune homme, Ilan Halimi, dont le seul tort était d'appartenir à une autre confession ? Tout a commencé lorsqu'une attirante jeune femme lui a donné rendez-vous dans une cité. Là, la vie d'Ilan a basculé et s'est ensuite brisée, après des semaines de tortures et de souffrances. Ses bourreaux ont stupidement cru qu'il était riche en raison de ses origines. Bêtise ou méchanceté ? Le résultat est le même. Ilan Halimi n'est plus et laisse une famille à jamais meurtrie.
Mais les choses ne sont pas aussi simples. Bien sûr, la justice a condamné les membres du gang mais également la jeune fille ayant servie d'appât, mineure au moment des faits, à la responsabilité plus importante qu'elle ne l'a fait croire dans le martyre de la victime. Inconsciente ou manipulatrice ? Impossible de le savoir. Séductrice, assurément. En prison, elle fait la connaissance du directeur de l'établissement et entretient une relation amoureuse avec celui-ci. Pour elle, il renonce à tout, son couple (il est alors marié et père d'une petite fille), son travail et sa réputation. Comment un homme aussi raisonnable, respectable, cultivé, peut-il tomber sous le charme de cette jeune femme avec qui il a si peu d'affinités, au point d'en perdre la raison ?
Dès le départ, cette histoire nous a interpellé mais nous avons hésité à nous y intéresser davantage, par peur de ne pouvoir rester neutres. C'est finalement le film "Eperdument" réalisé par Pierre Godeau, adapté de l'autobiographie du directeur de prison Florent Gonçalves "Défense d'aimer" (parue aux Presses de la cité) où il revient sur son histoire d'amour avec celle que certains considèrent comme une tentatrice, qui nous a fait changer d'avis.
Magistralement interprétés par le sociétaire de la Comédie Française Guillaume Gallienne ("Les garçons et Guillaume à table", un excellent long-métrage, très personnel, qu'il a réalisé et interprété), un acteur que nous aimons beaucoup pour sa fragilité mêlée de force, et l'excellente Adèle Exarchopoulos (inoubliable dans le sulfureux "La vie d'Adèle" qui a fait couler tant d'encre) dans les rôles principaux, les personnages nous permettent d'en savoir un peu plus. Seul bémol : trop de scènes de sexe, sans doute afin de justifier leur relation passionnelle, basée sur le désir charnel. Etonnant, le livre étant plus pudique, basé sur les sentiments, Florent Gonçalves y précisant lui-même qu'ils n'auraient eu que deux relations sexuelles.
Même si nous comprenons tout à fait ce qu'il a pu vivre, la sincérité de son amour, et le fait que cette jeune femme soit arrivée à un moment charnière de sa vie où il éprouvait une certaine lassitude, difficile d'oublier et de pardonner totalement ce qu'elle a fait et son implication dans la mort d'Ilan Halimi, même si elle s'est repentie et a purgé sa peine. D'ailleurs, les deux amants ne sont même plus ensemble à l'heure qu'il est.
Nous vous laissons le soin de vous faire votre propre opinion sur ce sujet délicat.
Film "Eperdument" de Pierre Godeau DVD StudioCanal 2016
"Elle s'appelle Ruby" est un long-métrage datant certes de 2013 mais dont nous avions vraiment envie de vous parler. Il fait partie de ces films récompensés et paradoxalement peu médiatisés, intimistes, qui méritent pourtant qu'on s'y attarde.
L'histoire est hors du commun, à la fois fantastique et romantique, avec Calvin, écrivain à succès se trouvant confronté à l'angoisse de la page blanche, crainte de tous les auteurs. Sa vie est compliquée, tourmentée, stressante.
Mais l'inspiration revient à la suite de rêves récurrents dans lesquels une belle jeune femme lui apparaît. Il décide de l'appeler Ruby et d'en faire sa créature de papier, à qui il donne littéralement vie. Tant et si bien que Ruby devient réelle et pas que dans son imagination. L'amour les réunit et contrairement à ce qu'il pense, Calvin n'est pas fou puisque Ruby est également visible aux yeux de tout son entourage. Après des moments de bonheur, vient le temps des doutes et l'envie pour Ruby de devenir indépendante. Calvin se retrouve alors face à un dilemme : la libérer au risque de la perdre ou la rendre esclave de ses écrits...
"Elle s'appelle Ruby", réalisé par Valerie Faris et Jonathan Dayton, à l'origine du très apprécié "Little Miss Sunshine", leur permet de retrouver Paul Dano dans le rôle de Calvin, un acteur que nous apprécions pour sa sensibilité et son charisme. Le scénario a été écrit par la flamboyante Zoe Kazan, parfaite dans le rôle de Ruby, petite-fille du grand réalisateur Elia Kazan, qui forme à la ville comme à l'écran un couple craquant avec Paul Dano, et ce depuis 2007. C'est d'ailleurs cette complicité qui rend le film si attachant et crédible. Autour d'eux gravitent d'excellents acteurs pour notre plus grand plaisir de cinéphiles: Antonio Banderas, Annette Bening, Steve Coogan, Elliott Gould ou encore Chris Messina.
Si vous avez envie de rêver et d'être surpris, n'hésitez pas à entrer dans l'univers de Calvin et Ruby.
Film "Elle s'appelle Ruby" de Valerie Faris et Jonathan Dayton DVD 2013 20th Century Fox
Le film "Seven Sisters", porté par la remarquable et septuple prestation de Noomi Rapace, inoubliable dans l'adaptation cinéma de la saga best-seller, "Millenium" du regretté Stieg Larsson, est un exemple parfait de dystopie, un style très à la mode depuis quelques années dans les longs-métrages comme dans la littérature, qui consiste à dépeindre un futur post-apocalyptique, à l'image de "Hunger Games", "Le fils de l'homme" ou encore "Blade Runner", et bien d'autres...
L'histoire commence en 2043 alors que la terre est surpeuplée. Il est donc interdit d'avoir plus d'un enfant par foyer mais un homme préfère écouter son coeur au risque de tout perdre en cachant l'existence de ses sept filles dont le prénom correspond à un jour de la semaine. En 2073, soit 30 ans plus tard, nous retrouvons cette famille qui tente de trouver un équilibre en faisant croire que les septuplés ne sont qu'une seule et même personne. C'est un jeu dangereux, chaque jour est une petite victoire. Mais, comme dans tout bon film, un élément vient perturber le cours pas si tranquille de leur existence quand Lundi disparaît. Lorsque la machine judiciaire et politique s'enraye, plus rien ne peut l'arrêter. Les évènements s'enchaînent avec une rapidité redoutable et efficace, pour notre plus grand (dé)plaisir puisque nous avons quand même envie que cette famille s'en sorte.
Au delà des rôles de Noomi Rapace, qui ne se contente pas de changer sept fois de look mais y insuffle aussi une part d'elle-même en chacune de ces personnalités bien distinctes, nous retrouvons l'excellent Willem Dafoe en père plus que protecteur qui ne pourra éviter l'inévitable et Glenn Close, toujours aussi imposante et ambivalente, ici au cœur d'un pouvoir dont elle abuse. Nous verrons la cruauté, le mensonge, avec le sort réservé aux enfants que nous croyons protégés. Mais il n'en est rien. Au contraire, cela rappelle un chapitre douloureux de la deuxième guerre mondiale. Une mention spéciale pour le réalisateur Tommy Wirkola ("Hansel et Gretel : Witch Hunters" avec Jeremy Renner, Gemma Arterton et Famke Janssen) qui réussit ce tour de force dans un univers plutôt sombre, qui a fortement marqué le box-office de l'été 2017. Un long-métrage que nous avons beaucoup aimé et que nous vous recommandons si vous aimez la dystopie et la SF.
"Seven Sisters" de Tommy Wirkola avec Noomi Rapace, Willem Dafoe et Glenn Close M6 Vidéo 2018
Et oui, nous aussi avons succombé au charme sulfureux de la saga culte d'E.L.James "Fifty Shades". Bon, c'est sûr que les livres ne sont pas très bien écrits, l'histoire est simpliste avec la recette du prince charmant qui tombe amoureux de Cendrillon. Beaucoup de sexe également, et expliqué de manière pas toujours très réaliste. Mais, malgré tout cela, il reste une certaine fraîcheur dans la force des sentiments unissant Christian Grey et Ana Steele. Au delà du côté racoleur que la plupart des lecteurs ont malheureusement retenu, nous préférons des petits détails comme les joutes verbales, disputes par mails interposés entre les deux héros, par ailleurs si touchants.
Pour notre première chronique de film récemment sorti au cinéma, notre choix s'est porté sur "Cinquantes nuances plus claires", le troisième et dernier opus de la saga, d'après le roman du même nom. Pas facile d'adapter au cinéma une trilogie comportant autant de scènes de sexe sans prendre le risque d'être censuré. Les deux premiers films avec Jamie Dornan ("Once upon a time", "The fall") et Dakota Johnson (fille de Melanie Griffith et Don Johnson) dans les rôles titres, nous permettaient de savoir à quoi nous attendre, malgré la déception suscitée par les deux précédents qui n'arrivaient pas à faire oublier les romans. Voilà le problème d'une adaptation sur grand écran: restituer à l'identique ou presque l'atmosphère d'un ouvrage sans perturber les lecteurs tout en arrivant à séduire les néophytes.
En dépit d'un jeu d'acteurs parfait, il manque un petit quelque chose. L'ensemble est plaisant à regarder, bien réalisé par le chevronné James Foley, mais trop convenu. En revanche, dans ce troisième volet, beaucoup plus sage (il est même parvenu à ne pas être interdit aux moins de 12 ans), nous avons quand même eu l'agréable surprise de découvrir le mariage d'Ana et Christian, qui avait été éludé dans le livre. Ana s'affirme à mesure qu'elle progresse dans sa vie ainsi que dans son travail et qu'elle gagne enfin la confiance de Christian. Des personnages secondaires viennent enrichir cet univers, notamment le grand méchant, Jack Hyde (Eric Johnson "Smallville"), le fidèle garde du corps Taylor (Max Martini "The Unit"), le papa d'Ana, Ray Steele (Callum Keith Rennie "Californication"), la sœur de Christian, Mia (Rita Ora, qu'on ne présente plus) et surtout Elena, l'ex de Christian (Kim Basinger). De splendides paysages, des décors de rêve, y compris la fameuse Chambre rouge de la douleur, de somptueuses tenues... Tout est réuni à l'écran pour nous permettre de passer un agréable moment.
Un bon film à voir pour plonger avec plaisir dans un monde bien éloigné du nôtre, entre luxe et volupté.
Film "Cinquante nuances plus claires" de James Foley Universal 2018
"Avant toi", un film romantique, sentimental? Pas vraiment. Explications.
Grandes fans de Game Of Thrones, GOT pour les initiés, depuis le début, nous avions envie de voir Emilia Clarke, Daenerys, la reine des dragons, dans un autre registre, même si elle a déjà une longue carrière à son actif. Quoi de mieux que ce film adapté du roman best-seller éponyme de Jojo Moyes?
L'histoire : Louisa dite Lou est une jeune femme enjouée et excentrique, qui essaye toujours de voir la vie du bon côté. Lorsqu'on lui propose de travailler comme aide-soignante pour Will (Sam Claflin) qui est handicapé suite à un accident, l'entente n'est pas du tout cordiale dans un premier temps. Sam, aigri, malheureux, ne supportant plus sa condition, fait tout pour décourager Lou, pourtant pleine de bonne volonté, et l'obliger à démissionner, comme cela est arrivé avec ses précédents aides-soignants. Blessé dans son corps mais aussi dans son cœur, ce séduisant jeune homme, à qui tout réussissait, pense mettre fin à ses jours. Mais c'est sans compter sur l'enthousiasme et le dévouement de Lou, qui fait tout pour lui redonner goût à l'existence. De fil en aiguille, des sentiments vont naître entre eux. Nous vous laissons découvrir la conclusion qui n'est pas ce qu'on peut appeler un happy ending, pour celles et ceux qui n'ont pas lu le livre.
Trop de sentiment pourrait tuer une histoire qui perdrait toute crédibilité. Mais là, c'est le contraire qui arrive, en dépit des touchantes interprétations des deux acteurs principaux. Rien ou presque ne passe, et nous n'arrivons pas à ressentir l'amour qui est censé se dégager de Lou et Will. La fin laisse, quand à elle, un sentiment d'inachevé. Quel dommage. A voir quand même pour l'excellent jeu des acteurs et pour comparer le film avec le roman.
"Avant toi" 2016 avec Emilia Clarke et Sam Claflin
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