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Album "Chromatica" de Lady Gaga Interscope/Streamline Records 2020

Publié le par Annie et Kristel

Zoom sur Lady Gaga à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Chromatica"...

Déjà le sixième opus pour Lady Gaga, une musicienne accomplie qu'on ne présente plus, et dont nous suivons la carrière depuis ses débuts. Révélée par "Just Dance" avec la participation de Akon, la Mother Monster a fait du chemin depuis, ponctué par des tubes toniques comme "Poker Face", "Paparazzi", "Bad Romance", "Alejandro", "Telephone" en duo avec Beyonce (extraits de "The Fame Monster").

S'en sont suivis "Born This Way", "Judas", "Yoü And I", "The Edge Of Glory" feat le regretté Clarence Clemons, "Marry The Night" (parus sur "Born This Way"), "Venus", "Applause" (disponibles sur "Artpop") avant de changer de direction musicale, plus sobre, intimiste, moins dansante avec l'album "Joanne" produit par Mark Ronson, en hommage à sa grand-mère disparue, portés par les singles "Perfect Illusion", "Million Reasons", "John Wayne" et "Angel Down".

Le public connaissait jusqu'a présent Lady Gaga sous un jour excentrique, notamment par ses clips sexy chic, à l'univers sombre, tourmenté, empreint de mysticisme, et où planait l'influence de Madonna, sans oublier ses tenues dont la fameuse robe en viande qui avait enflammé les esprits. Ses déboires sentimentaux, son enfance aisée, son goût pour la mode et sa célébrité chèrement acquise (au départ, personne ne pensait qu'elle deviendrait une star) étaient autant de thèmes présents dans ses chansons qui auraient pu faire injustement oublier à ses détracteurs que Lady Gaga, artiste à l'oreille absolue, avait du talent.

Mais le changement opéré avec l'album "Joanne" a été suivi du succès planétaire, récompensé et mérité du long-métrage "A Star Is Born", nouvelle adaptation d'un classique hollywoodien au charme indémodable. Un temps associés à ce projet, Clint Eastwood pour la réalisation et Beyonce en vedette, les deux stars ont ensuite jeté l'éponge, remplacés par l'irrésistible et attachant duo Lady Gaga (dans son premier grand rôle au cinéma après des apparitions dans des films et séries) et Bradley Cooper, ce dernier officiant devant et derrière la caméra. Avec une alchimie évidente et des titres phares de la bande-son tels que "Shallow", "Always Remenber Us This Way" et "I'll Never Love Again" en guise de conclusion, le remake efficace et dans l'air du temps ne pouvait que nous séduire, grâce également aux collaborations de Mark Ronson et Lukas Nelson, fils de Willie, qui apparaît aussi dans le film.

Surtout, il nous a permis de découvrir une autre facette de Lady Gaga, qui a fini de convaincre les sceptiques sur ses capacités artistiques : peu maquillée, sans tatouages, plus blonde mais châtain, avec une voix forte, puissante et emplie d'émotion, celle de vouloir réussir grâce à sa passion pour la musique. C'est d'ailleurs pour cela que nous vous en parlions dans notre dernière chronique consacrée au film "Wild Rose" pour leurs ressemblances et différences : un sujet presque similaire (deux chanteuses en route vers la gloire, non sans embûches) dans un contexte socio-économique différent et son traitement, l'un de façon plus européenne que l'autre. Dans le cas du personnage de Lady Gaga, sa composition parfaite, plus vulnérable et fragile qu'à l'accoutumée, a été un miroir de son propre passé, ses difficultés pour s'imposer, ses complexes. Impossible de ne pas saluer sa performance.

Forte de cette brillante expérience et également à l'initiative du grand concert virtuel "One World" réunissant de nombreux artistes confinés dont les Rolling Stones (voir notre article sur leur clip "Living In A Ghost Town"), mis en place par l'organisation Global Citizen, pour récolter des fonds afin de soutenir les soignants mobilisés face à la pandémie de Coronavirus, Lady Gaga revient avec son sixième album studio placé sous le signe du rose. Le ton (et la couleur) est donné dès le premier single clippé "Stupid Love", de nouveau proche du son Madonna. La parenthèse "A Star Is Born" est bel et bien refermée. A présent, Lady Gaga semble vouloir renouer avec le style musical et visuel qui l'ont fait connaître, flamboyant, avec un zeste de nouveauté, de provocation et un look glamour, au risque d'en dérouter certains.

Une impression confirmée par le second extrait clippé "Rain On Me" en duo avec Ariana Grande, où les poignards et la pluie symbolisent leurs traumatismes : pour Lady Gaga ses problèmes de santé, l'agression sexuelle subie lors de ses débuts, les calomnies, et dans le cas de Ariana Grande l'attentat de Manchester perpétré lors de son concert et déjà évoqué dans sa chanson "No Tears Left To Cry". Une complicité et une force commune afin de s'affranchir de ces obstacles en restant dignes sous la pluie.

Enfin, le dernier en date, "911", possède des accents religieux qui ne sont pas sans évoquer l'esprit de "Judas". Les trois vidéos, déjà des hits, sont disponibles à la fin de cette chronique. Ajoutons à cela les participations du girls band de K-Pop BlackPink sur "Sour Candy" et son ami de longue date Elton John avec "Sine From Above". Notre version chroniquée de "Chromatica" est au format digipack Deluxe avec 3 titres supplémentaires venant s'additionner aux 16 déjà existants, soit 19 ("Love Me Right" ainsi que des pistes alternatives de "1000 Doves" et "Stupid Love"), agrémenté d'un superbe livret comportant de nombreuses photos.

Qu'importe l'orientation musicale de Lady Gaga, qui vient par ailleurs d'être choisie pour la campagne publicitaire du parfum "Voce Viva" de Valentino (voir photo ci-dessus), son savoir-faire est indéniable. "Chromatica" est un album solaire, festif, doucement rétro, qui vous fera danser jusqu'au bout de la nuit pour oublier vos soucis en ces temps troublés et vous apporter du rose à l'âme...

Album "Chromatica" de Lady Gaga Interscope/Streamline Records 2020

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Film "Wild Rose" de Tom Harper DVD M6 Vidéo 2019

Publié le par Annie et Kristel

"Wild Rose" est un film dont on a malheureusement peu parlé, si ce n'est pour le comparer à "A Star Is Born" avec le talentueux couple vedette Lady Gaga et Bradley Cooper, dont il est le parfait opposé, avant tout parce qu'il s'agit ici d'un long-métrage anglais avec un point de vue différent, plus intimiste et social, proche de Ken Loach, où la musique country y est reine. Deux facettes d'un même rêve de gloire...

L'histoire : Récemment sortie de prison et de retour auprès de ses deux enfants, Rose-Lynn n'a qu'une obsession : quitter Glasgow pour devenir chanteuse de country à Nashville. Hésitant entre sa passion et son rôle de mère, la jeune femme va devoir faire des choix.

Pas évident de concevoir un récit où la vedette est la musique country, tant elle souffre d'une mauvaise image, considérée à tort comme ringarde. Pourtant, ce film relève le pari avec brio. Le scénario de Nicole Taylor, véritable fan de ce style depuis l'âge de douze ans, n'y est pas étranger. Elle s'est inspirée de sa propre passion afin d'écrire "Wild Rose" et en a situé l'action dans sa ville, Glasgow. Nicole Taylor décrit la country, son exutoire, ainsi : "Une musique plaisant beaucoup aux gens qui n'ont pas l'habitude de faire part de leurs sentiments. Mais quand ils entendent de la country, une musique pure et brute qui n'a pas peur d'être sentimentale, ils vivent une expérience cathartique."

Outre son affection pour la country, Nicole Taylor a imaginé le personnage de Rose-Lynn en pensant à la prestation d'une candidate de télé-crochet, mère de cinq enfants dont deux placés dans des institutions. La scénariste s'est posée la question de savoir si cette jeune femme devait choisir entre sa passion et sa vie de famille. Une interrogation demeurée sans réponse.

Etonnant clin d'œil du destin quand on sait que l'interprète de Rose-Lynn, Jessie Buckley a aussi participé au télé-crochet britannique "I'd Do Anything" en 2008 sur la BBC, dont elle a été finaliste. C'est le réalisateur Tom Harper qui a eu l'idée de solliciter Jessie Buckley qu'il avait déjà dirigée dans la mini-série "Guerre Et Paix". Pour lui, c'était une évidence quand il a découvert le personnage, fait pour cette brillante comédienne et chanteuse. Quasie-inconnue lors du casting de "Wild Rose", Jessie Buckley n'était pas le premier choix des producteurs, et Tom Harper a dû de battre pour l'imposer.

Une décision judicieuse. Preuve en est avec son émouvante interprétation de Rose-Lynn, tour à tour immature, drôle, agressive, sûre d'elle et vulnérable. La force du film réside dans son audace à dépeindre les défauts et les égarements du rôle pour la rendre plus humaine, crédible, en définitive proche de nous. Certes, Rose-Lynn n'est pas parfaite mais ce sont ses erreurs qui vont lui permettre d'avancer, se remettre en question, comprendre ses priorités en accordant plus de temps à sa famille, quitter sa condition sociale difficile sans pour autant renoncer à ses rêves.

Face à Jessie Buckley, Julie Walters interprète Marion, la mère de Rose-Lynn, un véritable pilier dans sa vie, une femme bouleversante, guidée par ses convictions et son amour pour sa fille et ses petits-enfants.

Question musique, le compositeur et superviseur musical Jack Arnold a envoyé à Jessie Buckley, qui n'était jusqu'alors pas familière avec la country, une liste de huit artistes emblématiques de ce style. Elle les a aussitôt écouté, particulièrement séduite par Emmylou Harris et Bonnie Raitt. Nicole Taylor et Jessie Buckley ont écrit les superbes chansons du film comme s'il s'agissait du premier album de Rose-Lynn. Une expérience incroyable et naturelle pour les deux femmes grâce à leur amour commun pour la musique, véritable complicité artistique.

Le tournage de "Wild Rose" s'est déroulé à Glasgow et Nashville, deux villes où la musique y tient une place d'honneur. Glasgow est d'ailleurs classée au patrimoine mondial de l'UNESCO pour la musique, tandis que Nashville est l'un des grands centres de l'industrie du disque aux Etats-Unis, en particulier country. L'équipe y a investi le Ryman Auditorium, salle de concert mythique de Nashville où se sont notamment produits Johnny Cash, Dolly Parton, Emmylou Harris ou encore Elvis Presley alias The King. Un temple encore empreint de la présence de tous ces grands musiciens, pour une très belle scène du film, un moment-clé.

Plus surprenant, la magnifique chanson finale de "Wild Rose" a été écrite par l'actrice Mary Steenburgen. Parmi la centaine de propositions reçues par Universal music, émanant notamment d'artistes de Nashville, celle de la comédienne a séduit l'équipe par sa sincérité et sa causticité, sans doute parce que son auteure, grâce à son métier, a pu mieux comprendre leurs attentes en signant un texte sublime.

"Wild Rose", un long-métrage qui nous fait passer du royaume de l'ombre à la lumière avec une BOF exceptionnelle, portée par la voix poignante de Jessie Buckley chantant son désespoir pour mieux atteindre les étoiles...

Film "Wild Rose" de Tom Harper DVD M6 Vidéo 2019

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Clip "Pendant 24h" de Grand Corps Malade et Suzane 2020

Publié le par Annie et Kristel

Nouvel extrait clippé de son album "MESDAMES", "Pendant 24h" voit Grand Corps Malade échanger son corps avec celui de Suzane afin de se moquer gentiment des préjugés homme-femme. Explications, en attendant de le découvrir à la fin de cette chronique...

Pour son opus "MESDAMES", Grand Corps Malade a décidé de "mettre à l'honneur la gent féminine", selon ses propres termes, en dix chansons enregistrées avec dix artistes féminines, toutes générations confondues. Le slameur a ainsi suivi avec attention l'émergence des mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, et ressenti le besoin d'exprimer en musique ses questionnements d'un point de vue masculin. "A quel moment ? Qui a décidé que les femmes étaient moins bien que les hommes ? Voilà, il y a beaucoup de choses que je trouve aberrantes. J'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour qu'on arrive à cette fameuse égalité.", explique Fabien Marsaud (son véritable patronyme), à l'antenne de France Info. 

Avec Mosimann à la production, Grand Corps Malade partage le micro en compagnie de Véronique Sanson, Laura Smet, les sœurs Julie et Camille Berthollet, Manon, Alicia et Amuse-bouche pour cet album concept pertinent, porté par le succès surprise de l'émouvant "MAIS JE T'AIME" (récemment chroniqué sur notre blog) aux côtés de l'humoriste et chanteuse Camille Lellouche. Dans "Derrière le brouillard", c'est en collaboration avec Louane qu'il raconte sur des notes électros comment la musique a sauvé son existence.

Une autre révélation l'accompagne sur le single "Pendant 24h", nouvel extrait de "MESDAMES": Suzane. Dans cette chanson percutante, Grand Corps Malade échange son corps avec celui de la gagnante des dernières Victoires de la musique, pour mieux lutter contre les idées reçues. Comme le décrypte si bien Fabien: "Moi, je me mets dans la peau d'une femme et Suzane dans la peau d'un homme. C'est une chanson qu'on aime bien parce qu'elle dit des choses, et en même temps on s'amuse aussi à se jouer des clichés. Elle écorche bien comme il faut certains beaux travers de la gent masculine et moi, je m'amuse à dire que les femmes ne savent pas faire les créneaux."

Ce feat est comme une suite logique pour Suzane, habituées aux titres coups de poing, qui dénonçait le harcèlement de rue dans sa chanson "SLT", louant en interview la bienveillance de Grand Corps Malade et leurs styles musicaux finalement assez proches, en particulier avec "Pendant 24h". La réalisation du clip a été confiée à Mehdi Idir, fidèle collaborateur avec Jean-Rachid à la production, de Fabien sur ses films "Patients" (2016) et "La vie scolaire" (2019) avec comme thème l'inversion des rôles, donc des sexes, non sans humour. Pour arriver à leurs fins, nos deux héros consultent un mystérieux et farfelu chaman, incarné par Milan Kallouche (du label de Grand Corps Malade, Anouche Productions), amateur de chorba et de chat, qui va leur permettre de se glisser dans la peau de l'autre pendant 24 heures. Le musicien va alors faire l'étrange expérience de comprendre "la charge mentale", d'être interpellée en pleine rue, et "critiquer les gens avec ses copines du matin au soir", pendant que Suzane, sous les traits de Grand Corps Malade, va pouvoir faire la fête avec ses potes, et se libérer de la pression sociétale de l'horloge biologique : "Si je veux pas d'enfant/Personne en fera tout un cirque."

"Pendant 24h", un clip savoureux à la fin surprenante, qui traite d'un sujet grave sur une idée de Suzane, plus que jamais d'actualité, avec néanmoins une touche de légèreté...

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