Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Clip "Living In A Ghost Town" The Rolling Stones 2020

Publié le par Annie et Kristel

Enfin, les Rolling Stones sont de retour avec "Living In A Ghost Town", littéralement vivre dans une ville fantôme, leur premier titre inédit depuis 8 ans, tout à fait d'actualité en cette période de confinement mondial. Rendez-vous à la fin de notre chronique pour en découvrir le clip.

Les Rolling Stones reviennent en force avec une chanson surprenante, "Living In A Ghost Town", leur premier son inédit depuis "Doom And Gloom" et "One More Shot", tous deux inclus dans la compilation "Grrr !" datant de 2012, "A Bigger Bang", sorti en 2005, étant pour sa part leur véritable dernier album, excluant les concepts, reprises, etc. Autant dire que ce single est un événement musical dont on retrouve l'énergie rock, blues et intemporel de Mick Jagger, Keith Richards, Ronnie Wood et Charlie Watts. 

Etrangement prémonitoire, cette chanson de 4 minutes sur un lieu animé déserté du jour au lendemain, a pourtant été écrite par Mick Jagger et Keith Richards il y a un an en 10 minutes, même si le texte a depuis été en partie modifié afin de correspondre à l'air du temps, y trouvant là un écho particulier, glaçant. Les paroles évoquent ainsi le chaos, la destruction, la solitude mais surtout l'isolement, "coincés dans un monde sans fin", dixit Mick, le charismatique leader de la formation et vraie bête de scène (pour tous ceux qui ont eu la chance d'applaudir sa prestation en live, ils sauront de quoi nous parlons). Avant le confinement, les Rolling Stones étaient en train d'enregistrer de nouvelles compositions en studio mais quand le virus est apparu, Mick et Keith ont pensé que "Living In A Ghost Town" toucherait davantage leur public. Keith Richards, le guitariste, a déclaré que c'était curieux de la voir soudainement prendre vie. Le morceau fait partie d'un futur album à paraître prochainement, du moins nous l'espérons. A noter que certaines parties vocales de Mick Jagger concernant "Living In A Ghost Town" ont été enregistrées alors qu'il se trouvait déjà en confinement dans son château en Touraine.

 Le clip, réalisé par Joe Connor avec un objectif fisheye, nous emmène dans les rues vides, dépeuplées de 7 villes : Cape Town, Kyoto, Londres, Los Angeles, Margate, Oslo et Toronto. Une vision angoissante, presque post-apocalyptique mais néanmoins réaliste de ces quartiers endormis qui n'attendent plus que le retour de leurs habitants mêlés aux touristes pour recommencer à vivre, contrastant avec des sessions studio du groupe en plein enregistrement.

Question actualité, les Stones ont participé le samedi 18 avril dernier au grand concert virtuel "One World" réunissant de nombreux artistes confinés, mis en place par l'organisation Global Citizen en collaboration avec Lady Gaga, pour récolter des fonds afin de soutenir les soignants mobilisés face à la pandémie. Les quatre musiciens ont joué depuis leurs salons respectifs le fameux "You Can't Always Get What You Want". Mention spéciale à Charlie Watts et sa batterie invisible !

Les Rolling Stones ont pratiquement passé les deux dernières décennies sur les routes mais le Coronavirus a malheureusement interrompu leurs projets. Ils devaient donner 15 concerts aux États-Unis à partir du 8 mai mais tous ont été suspendus. Dès la fin du confinement, ils espèrent pouvoir assurer les shows de leur tournée américaine.

Une chose est sûre : l'étoile Rolling Stones brille toujours dans le ciel de la musique, au firmament.

It's only rock'n'roll but we like it... 

Voir les commentaires

Film "Joker" de Todd Phillips DVD Warner Bros 2019/2020

Publié le par Annie et Kristel

Et si pour une fois, les spectateurs se glissaient dans la peau du méchant ? C'est ce que propose "Joker", le film événement que nous attendions de voir avec curiosité. Car "Joker", l'un des ennemis jurés de Batman, à la fois terrifiant et paradoxalement si vulnérable, était au départ simplement un homme brisé, qui aurait pu avoir un destin bien différent. Après tout, pour affronter son adversaire, il faut d'abord apprendre à connaître ses failles...

L'histoire : Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), comédien de stand-up en galère, est agressé alors qu'il déambule dans les rues de Gotham, déguisé en clown afin de subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux de sa mère malade (l'impeccable Frances Conroy de "Six Feet Under" et "American Horror Story"). Méprisé, bafoué et tourné en ridicule, il sombre peu à peu dans la folie jusqu'à devenir "Joker", le Joker, un dangereux tueur psychopathe. Mais qui est-il réellement ? Quelles sont ses motivations ? Pourquoi agit-il ainsi ?

 Le long-métrage devenu culte répond à ces questions en nous dépeignant ce personnage avant qu'il ne devienne le criminel que tout le monde connaît. Au début de "Joker", on découvre cet homme dans son quotidien aussi morne que sa ville, Gotham, d'abord en homme-sandwich puis en comique pour enfants malades. Mais tout au fond de lui, son rêve le plus fou est de monter sur les planchers sous les applaudissements d'un public conquis.

Arthur voudrait être un véritable humoriste. Pas facile quand on est atteint du syndrome pseudo-bulbaire qui l'empêche de contenir son rire et gâche ses interventions comiques. Au fur et à mesure, cette hilarité incontrôlée devient de plus en plus démoniaque. A la place d'une belle carrière dans le stand-up, Arthur gravit les échelons du crime et de la folie. "Joker" est né...

Todd Phillips nous révèle à sa manière, par un film qui ne s'inscrit dans aucune continuité par rapport aux autres éléments de la franchise "Batman" de DC Comics, les origines de ce super vilain, qui a suscité bien des fantasmes au cours de ces dernières années à travers les comics, séries et films. Raconter les fêlures du clown à l'éternel sourire et à l'inquiétant rire devenu sa signature, exigeait un contexte et le réalisateur a choisi de le mettre en scène dans un Gotham réaliste et dans une époque précise, le début des années 1980. Pas étonnant qu'Arthur se retrouve à Arkham au milieu du film. Mais l'asile d'aliénés des comics "Batman", connu pour son architecture gothique, ressemble ici à un hôpital rongé par les coupes budgétaires. Les scènes dans les couloirs ont d'ailleurs été tournées au sein d'un authentique établissement de santé situé dans le Bronx. Alors qu'il enchaîne les déboires professionnels, les pages de ses cahiers qu'il utilise pour écrire ses sketchs se remplissent de pensées de plus en plus noires, à l'image de Gotham qui broie les plus faibles, en écho à la vision que se fait Arthur du monde extérieur.

Violence, misère, contexte familial compliqué, Arthur évolue au milieu d'une série de circonstances atténuantes. Loin de tout justifier, cet environnement délétère nous fait entrer dans la tête du personnage, accéder à ses pensées et comprendre comment il en est arrivé là.

 Une mère malade, manipulatrice, mythomane, violente, l'absence d'image paternelle, l'ombre de la famille Wayne et en particulier d'un certain Bruce qui plane déjà au dessus de lui, une vie sentimentale inexistante malgré son amour non partagé pour sa voisine seront des facteurs déclencheurs de sa démence.

Ses séances avec une psychologue municipale lui permettant de tempérer ses angoisses et de continuer son lourd traitement médical, seront hélas interrompues, faute de budget, ce qui précipitera sa descente aux enfers. Côté travail, ce n'est pas mieux : des emplois ingrats aggravés par sa pathologie (son impossibilité à contenir son rire), d'où de constantes agressions et humiliations qui finiront par le faire renvoyer. Pour couronner le tout, un célèbre présentateur de talk-shows qu'admire sa mère (magnifiquement interprété par le grand Robert De Niro) se rapproche d'Arthur pour de mauvaises raisons, et en paiera le prix dans sa propre émission.

Evoluant entre réalité, hallucinations et frustration, Joaquin Phoenix est époustouflant dans le rôle d'Arthur. Il parvient à nous faire éprouver de l'empathie et de la compassion pour un personnage complexe mais également dévoué et plein de bonnes intentions. Après Jack Nicholson, le regretté Heath Ledger, Jared Leto et Cameron Monaghan (de la série "Gotham"), les précédents interprètes du Joker, Joaquin Phoenix s'est complètement investi dans son incarnation d'Arthur Fleck, allant jusqu'à perdre de nombreux kilos. Sa maigreur effarante contribue à adhérer au mal-être d'Arthur. Un acteur caméléon qui n'hésite pas à prendre régulièrement des risques, à la façon de Christian Bale, l'un des Batman, justement. L'Oscar du meilleur acteur remporté par Joaquin Phoenix en 2020 pour cette interprétation est amplement mérité.

Todd Phillips a réussi le pari audacieux, sans effets spéciaux, de nous faire partager l'intimité, non pas d'un super-héros, mais d'un futur tueur machiavélique en nous rappelant que les méchants les plus terrifiants sont ceux qui nous sont les plus proches. Car n'oublions pas que malgré la détresse qui se lit sur le visage d'Arthur, il deviendra le symbole du mal absolu...

Film "Joker" de Todd Phillips DVD Warner Bros 2019/2020

Voir les commentaires

Livre "Mon voisin invisible" de Shealynn Royan Amazon 2017

Publié le par Annie et Kristel

La véritable beauté ne se voit qu'avec le cœur...

Afin d'échapper un peu à ce climat anxiogène, nous nous sommes plongées dans la lecture de "Mon voisin invisible" de Shealynn Royan, remède idéal contre la morosité ambiante.

L'histoire racontée par Roxane : je m'appelle Roxane, j'ai 26 ans, 2 meilleures amies, 1 chat et... 1 voisin invisible. Je sais, ce n'est pas banal. Jusqu'à présent, je dois vous avouer que ça m'était égal de n'avoir jamais vu l'homme qui vit de l'autre côté de mon palier. Mais depuis ma rupture et cette soirée où Léa, Manon et moi avons parié sur le mystère que représente mon voisin, je me pose de plus en plus de questions à son sujet. Pourquoi ne l'ai-je encore jamais croisé ? Est-il comme je me l'imagine ?

Présenté comme une comédie romantique, "Mon voisin invisible" en a tous les ingrédients mais recèle bien des surprises. En effet, Shealynn Royan, auteure indépendante aux univers aussi riches que variés, a su éviter les clichés inhérents à certaines romances en nous proposant de suivre Roxane, une héroïne attachante, sensible, à l'écoute des autres et notamment de ses deux exubérantes amies Léa et Manon, sans oublier Grisouille, son adorable chat gris, comme vous l'aurez deviné. Malgré des relations familiales tendues, en particulier avec sa mère, Roxane a réussi à acquérir son indépendance grâce à son emploi dans une agence de voyages et à trouver un certain équilibre dans un quotidien bien ordonné, tout en rêvant d'un tour du monde à deux. Mais sa récente rupture avec son petit ami lui fait prendre conscience que pour trouver l'amour, le physique est secondaire et qu'il faut plutôt apprendre à se connaître et à s'accepter mutuellement, parfois avant même de se voir. Bientôt, avec Léa et Manon, la question autour de l'identité de son mystérieux voisin (un secret bien gardé jusqu'au dénouement), qui avait commencé comme une simple plaisanterie, va tourner à l'obsession. Seuls indices : son patronyme et son paillasson représentant une tête de chat. Un chassé-croisé va alors s'instaurer dans les rues de Rennes, alliant réseaux sociaux, SMS, musique, bonne humeur, humour mais aussi gravité sans jamais tomber dans la facilité ni dans le schéma du prince et de la bergère ou de façon plus actuelle, de la star qui craque pour son assistante.

Un roman Feel Good qui donne du rose à l'âme, la couleur préférée de Roxane, une jeune femme résolument bien ancrée dans l'air du temps...

Livre "Mon voisin invisible" de Shealynn Royan Amazon 2017

Voir les commentaires

Film "Pleasantville" de Gary Ross DVD Metropolitan/TF1 Vidéo 1998/1999

Publié le par Annie et Kristel

Qui n'a jamais rêvé de vivre "dans" son émission préférée ?

Durant cette période de confinement où il est plus important que jamais de se distraire et de garder le moral, quoi de mieux qu'un petit retour en arrière avec "Pleasantville", un film méconnu propice à la nostalgie des 50's.

L'histoire : dans les années 90, David (Tobey Maguire), un adolescent naïf et rêveur, s'évade du quotidien grâce à "Pleasantville", une sitcom en noir et blanc des années 50. Là-bas, la vie y est parfaite : tout est bonheur, calme et simplicité. David admire particulièrement une famille idéale dont il connaît les habitudes par cœur : un père compréhensif, une mère élégante et cordon bleu, des enfants modèles. Un havre de paix.

En revanche, sa soeur jumelle Jennifer (Reese Witherspoon) est tout son contraire, impertinente et complètement intégrée dans son époque. Un soir, un étrange réparateur de télévision leur donne une télécommande qui les propulse dans cette existence idyllique. Les voilà obligés de vivre à "Pleasantville" en noir et blanc, dans un monde d'une autre époque, une quatrième dimension.

Cependant, Jenny, toujours aussi rebelle, n'entend pas se soumettre à cette tranquillité, dans ce décor sans saisons où les personnages ne connaissent ni les sentiments, ni le sexe et encore moins les livres. Bientôt, la présence de David et Jennifer provoque au sein de Pleasantville d'étranges phénomènes, notamment caractérisés par l'apparition progressive de la couleur et de l'éveil des sens.

"Pleasantville", premier film du réalisateur Gary Ross, est une véritable fable moderne, qui possède de nombreux atouts : des effets spéciaux éblouissants, une technique inventive par le biais d'une habile utilisation de la couleur et du noir et blanc tout à fait remarquable qui lui a valu de nombreux prix et nominations, dont trois aux Oscars en 1999.

Sous l'aspect d'une comédie pour teenagers, se cache en réalité une satire qui appelle à la tolérance et au droit à la différence dans cet univers homogénéisé qu'est "Pleasantville". Le charme rétro des années 50, la musique de Randy Newman, tout comme le mélange d'humour et de poésie confèrent à cette histoire originale, intelligente et imaginative un instant rare de cinéma.

Ajoutez à cela des acteurs confirmés: Tobey Maguire (bien avant "Spider-Man"), Reese Witherspoon, Joan Allen, Jeff Daniels, William H. Macy et les regrettés J.T. Walsh, Paul Walker (inoubliable dans la saga "Fast And Furious"), tous deux disparus bien trop tôt.

Ci-dessus : Paul Walker et Reese Witherspoon dans une des séquences du film.

"Pleasantville", alliant passé et présent, s'avère être un grand moment du 7ème art...

Film "Pleasantville" de Gary Ross DVD Metropolitan/TF1 Vidéo 1998/1999

Voir les commentaires