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Livre "Le Petit Didier" de Joey Starr Editions Pocket 2022

Publié le par Annie et Kristel

Quand JoeyStarr était encore Le Petit Didier Morville...

Présentation : L'enfance, d'abord et surtout, c'était la fenêtre. Parce qu'il vit seul avec son père, le petit Didier tue l'ennui en regardant là-bas, au-dehors, la cité s'ériger. Lui, c'est dans le noir qu'il attend des couleurs, des copains, des conneries, qui viendront... sur un terrain de foot, sur son vélo volé, partout, pourvu qu'il échappe à l'hostilité silencieuse de l'appartement, des disques qu'on ne peut pas toucher et des marrons glacés dans le meuble sous clé... Et puis, un jour, cette fenêtre qu'on ouvre. Et qui fait comme une porte par laquelle s'échapper.

Vous aimez les marrons glacés ? Nous, oui, JoeyStarr, également. "Le Petit Didier" est l'occasion d'en savoir plus sur son enfance, ou du moins une courte partie mais déterminante pour sa future vie, sa carrière, évidemment, notamment au sein du mythique et précurseur groupe de rap français, Suprême NTM en compagnie de son acolyte Kool Shen. Une formation plus que jamais d'actualité, leurs retrouvailles et tournées étant toujours des événements, tout comme les récentes fictions qui ont été consacrées à leurs débuts, à l'image du film "Suprêmes" ou dernièrement la série "Le monde de demain" diffusée sur Arte avec Melvin Boomer (actuellement à l'affiche du long-métrage "Sage-homme") dans le rôle de Didier Morville. Tout le monde ou presque connaît JoeyStarr qu'on surnomme aussi Le Jaguar. Mais qui se cache derrière cette sulfureuse image et ses coups d'éclat ? Un enfant solitaire, livré à lui-même, dont l'indifférence paternelle expliquera sans excuser ses erreurs, ses errances et ce côté provocateur pour briller, exister enfin. JoeyStarr se raconte en toute sincérité à travers ce récit tendre, poignant, intense, s'apparentant plus à une nouvelle ou préquelle afin de comprendre comment ce petit garçon, Didier, a pu devenir ce qu'il est aujourd'hui, façonné par les choix de son père, dont il garde encore les blessures. Mais le constat n'est pas si négatif avec pour preuve son parcours et son assagissement dès 2008 où il se consacre au cinéma ("Le bal des actrices", "Polisse") et à la télévision ("Le remplaçant").

Celui qui rappait : "Laisse pas traîner ton fils si tu veux pas qu'il glisse" savait visiblement de quoi il parlait. "Le Petit Didier" ou l'histoire méconnue de l'enfant à la fenêtre qui regardait la vie par procuration s'est transformé en un homme responsable, un père de famille avec désormais le recul et la lucidité nécessaires pour nous offrir ce témoignage émouvant.

Livre "Le Petit Didier" de Joey Starr Editions Robert Laffont 2021/ Pocket 2022 pour la présente édition 

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Livre "Jolie petite histoire" de Louis Bertignac Editions Le cherche midi 2022

Publié le par Annie et Kristel

"Ça, c'est vraiment toi..."

Présentation : "Avant d'acheter ce livre, vous voulez savoir si, dans cette jolie petite histoire, il est question de Téléphone. De mes relations avec les autres membres du groupe. De mes histoires avec Corine, Carla Bruni, les Rolling Stones, Jimmy Page, Prince et tant d'autres. Vous pouvez cocher toutes les cases. Vous pouvez aussi cocher la case sexe, drogues et rock'n'roll. Mais vous pouvez lire ce livre pour d'autres raisons. Car cette Jolie petite histoire est une histoire d'amour. Prenez le temps des préliminaires et savourez les caresses. La caresse de parents magnifiques. La caresse de mes mains sur les manches des guitares, de la musique qui m'a sauvé la vie, des voyages en Inde, au Népal ou à Essaouira. La caresse de l'amitié. Les caresses de celle qui écrit avec moi les chapitres à venir. Les caresses des regards des musiciens sur scène et des spectateurs à la fin des concerts, et celles de toutes les rencontres qui ont fait cette jolie petite histoire."

Avec une telle présentation, impossible de résister à l'envie de se plonger dans la lecture de cette autobiographie à l'image de son auteur, Louis Bertignac, sincère, sympathique, tout en retenue. En effet, ceux cherchant des détails croustillants seront déçus. Car évidemment, Louis aborde la gestion de la célébrité, l'égo, ses relations parfois compliquées au sein du mythique groupe Téléphone et notamment avec Corine ainsi que Jean-Louis Aubert, Carla Bruni avec qui il a ensuite travaillé, ses débuts en tant que guitariste auprès du regretté Jacques Higelin au caractère bien trempé, les Rita Mitsouko à l'attitude surprenante et bien d'autres, mais ses propos sont traités avec élégance et pudeur. Son amour de la musique et des guitares est lui, omniprésent, son admiration pour les Rolling Stones qu'il finira par rencontrer également. Notons d'ailleurs que Louis Bertignac, qui est un excellent musicien et guitariste, s'est, adolescent, fortement inspiré des riffs de Keith Richard. Louis a aussi eu la chance de croiser d'autres artistes de renom tels que Jimmy Page (Led Zeppelin), Rory Gallagher, parti trop tôt et dont on parle si peu, Prince ou Lionel Ritchie.

Il revient sur ses origines, son enfance, sa famille. L'ouvrage est agrémenté de photos personnelles insérées au fil du récit permettant un lien avec les lecteurs afin de mieux connaître son univers, là où tout a commencé. Louis Bertignac arrive à créer un véritable échange avec son public en nous interpellant par le biais de petites phrases amusantes, parfois interrogatives mais toujours bienveillantes. Même les drames de sa vie sont évoqués avec beaucoup de sensibilité sans atermoiements, tout comme la drogue, inévitable mais qui jamais ne l'a fait sombrer, addiction heureusement rapidement contrôlée. "Jolie Petite histoire" nous permet de renouer avec les grandes années de l'aventure Téléphone, un autre point de vue sur cette époque à lire en complément de l'autobiographie "Le fil du temps" de la bassiste Corine que nous avions chroniqué sur ce blog. Louis Bertignac, guitariste, chanteur et parolier, cofondateur de Téléphone, a ensuite joué avec Les Visiteurs, toujours avec Corine, avant d'intégrer sans elle Les Insus en compagnie de ses deux autres compères, Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, puis de poursuivre une carrière solo. L'occasion de revenir sur toutes ces étapes importantes de sa carrière mais aussi de sa vie privée.

Un livre que nous avons quitté à regret et qui nous a donné le sourire malgré les aléas de l'existence grâce à son auteur, positif, un brin candide mais si attachant, à l'exceptionnelle culture musicale forçant le respect. Un agréable moment à partager car comme l'écrit si bien Louis Bertignac : "Sans partage, la vie n'a aucun sens"...

Livre "Jolie petite histoire" de Louis Bertignac Editions Le cherche midi 2022

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Film "West Side Story" de Steven Spielberg DVD Twentieth Century Fox 2021

Publié le par Annie et Kristel

Quand Steven Spielberg revisite "West Side Story"...

L'histoire : Le coup de foudre frappe le jeune Tony lorsqu'il aperçoit Maria lors d'un bal en 1957 à New York. Leur romance naissante contribue à alimenter la guerre entre les Jets et les Sharks, deux gangs rivaux se disputant le contrôle des rues.

Quel plaisir de vous retrouver en 2023 après cette longue absence. Mais les choses devraient changer cette année pour le meilleur, nous l'espérons. Place maintenant à notre toute nouvelle chronique.

On ne présente plus le légendaire réalisateur, producteur Steven Spielberg, magicien du cinéma qui nous surprend toujours en étant là où on ne l'attend pas dans des registres aussi différents les uns que les autres, science-fiction, aventure, histoire. Des "Dents à la mer" à "ET" en passant par "La liste de Schindler", "Duel", "Amistad", "Jurassic Park" et tant d'autres, la liste est trop longue pour être évoquée ici de manière exhaustive. Avec "West Side Story", il s'attaque à un monument des planches et des salles obscures. Un rêve devenu réalité pour celui dont le prochain et 36ème long-métrage "The Fabelmans", qui sort aujourd'hui sur nos écrans, évoque son enfance, période marquante de sa vie, son parcours, aussi déterminante que sa passion du cinéma.

Nous avons tous un livre, une chanson, un film possédant une place particulière dans nos vies, de ceux qu'on lit, écoute, revoit inlassablement. Pour nous, "West Side Story" de Robert Wise et Jerome Robbins en fait partie. Nous le connaissons par cœur, tout comme sa bande-son, inoubliable grâce à la remarquable partition de Leonard Bernstein. Une histoire intemporelle, Roméo et Juliette des temps modernes et bien plus encore puisqu'elle évoque également des sujets toujours malheureusement d'actualité comme le racisme, l'immigration, la tolérance, la difficulté pour les différentes communautés de trouver leur place aux Etats-Unis. Bien que sorti en 1961, le long-métrage n'a pas pris une ride, mené par l'emblématique couple Maria (Natalie Wood) et Tony (Richard Beymer). En incorrigibles romantiques, leur rencontre au bal alors que le monde s'efface autour d'eux est notre scène préférée, magique... Les chorégraphies sont époustouflantes avec George Chakiris en tête, dans un tourbillon de couleurs, de musique, de passion, en plein âge d'or hollywoodien et technicolor. La rivalité des Jets et des Sharks est parfaitement orchestrée jusqu'au dénouement final, inévitable. Seuls points faibles, très courants à cette époque : les acteurs, bien que parfaits, n'avaient bien sûr pas l'âge de leurs personnages et surtout n'interprétaient aucun des très beaux et poignants titres de "West Side Story". Cependant, au vu de la qualité du long-métrage, incontestablement un chef-d'œuvre du 7ème art, culte, devenu une référence, il s'agit là d'un moindre mal. 

Mais revenons au 21ème siècle où les reboots et remakes sont désormais très répandus. L'annonce, dans cette optique, par Steven Spielberg de proposer sa propre version de "West Side Story" (étant lui aussi un grand fan de cette œuvre) a suscité notre étonnement et curiosité. Comment réussir à égaler l'original, voire à nous envoûter davantage alors que la barre avait déjà été placée très haut avec le premier ? Que dire, que faire de plus, même en étant aussi talentueux que Steven Spielberg ? Au final, nous avons vu puis adopté cette nouvelle mouture de "West Side Story". Les acteurs avec la débutante Rachel Zegler (Maria) et le "Baby Driver" Ansel Elgort (Tony) en tête, sont bien plus proches de l'âge de leurs personnages. De plus, ils interprètent eux-mêmes les chansons, contrairement à leurs prédécesseurs, même si les titres ne sont pas insérés dans les mêmes scènes qu'à l'origine. Mention spéciale à Rita Moreno, déjà dans la distribution du 1er "West Side Story", qui revient ici avec un autre rôle et davantage impliquée puisqu'elle devient productrice exécutive.

Tous les ingrédients sont réunis pour nous faire oublier la version originale avec une relecture plus actuelle, réaliste sans la renier pour autant puisqu'elle en reste proche. Des points positifs indéniables, même si notre côté puriste nous fait peut-être perdre toute objectivité à trop vouloir comparer les deux films.

Disons simplement que Steven Spielberg, en véritable amoureux du 7ème art et de ce film en particulier, nous offre un spectacle sobre, maîtrisé pour une histoire toujours aussi émouvante et touchante. A découvrir aussi bien pour ceux n'ayant pas connu le 1er "West Side Story" qui pourront ainsi se forger leur propre opinion, que pour les aficionados comme nous.

Film "West Side Story" de Steven Spielberg DVD Twentieth Century Fox 2021 

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Clip "Christmas without you" d'Ava Max 2022

Publié le par Annie et Kristel

Pour terminer l'année en musique, rien que pour vous, comme chaque année, nous avons choisi de vous offrir un clip de circonstance, en l'occurence "Christmas without you" d'Ava Max...

La chanteuse Ava Max a été révélée au grand public par "Sweet But Psycho" avec un clip censuré car jugé trop sulfureux. En effet, on la voyait en véritable psychopathe désirant tuer son petit ami infidèle, d'où le titre. Depuis, elle est devenue incontournable dans le paysage musical grâce à d'autres tubes comme "So Am I" sur la tolérance, "Salt", "Who's Laughing Now", "Torn" en partenariat avec la société Fiat (bien avant Leonardo DiCaprio et Andrea Bocelli), "Kings & Queens", "Naked", "My Head And My Heart", tous disponibles sur son premier album "Heaven And Hell" que nous vous recommandons chaudement. L'opus, qui se veut optimiste, a été structuré en deux parties : le paradis avec des sons plus doux et l'enfer, caractérisé par des chansons entraînantes. Souvent comparée à Lady Gaga en raison d'une certaine ressemblance physique, Ava Max a su se démarquer de sa consœur en proposant un univers plus lumineux, moins extravagant, symbolisée par une coiffure et un logo asymétriques.

En attendant la sortie imminente de son deuxième album "Diamonds And Dancefloors", l'artiste a récemment proposé de nouvelles chansons comme "Everytime I Cry", "Maybe You're The problem" (agrémenté pour ce dernier d'un son et d'un clip très 80's), "Million Dollar Baby". Mais surtout, Ava Max a surpris son public en lui offrant le magnifique clip "Christmas Without You" dans la pure tradition des stars anglo-saxonnes consistant à sortir des albums ou chansons de Noël. Etonnant quand on sait que ce morceau date d'il y a déjà deux ans, jamais clippé auparavant, peut-être en raison du Covid. Paradoxalement, "Christmas Without You" est à la fois sophistiqué, élégant et sobre pour un titre mélancolique.

Ava Max y apparaît en longue robe rouge façon Jessica Rabbit derrière un décor hivernal féerique, fêtes de fin d'année oblige. La preuve : même la pochette du single reprenant le symbole asymétrique s'est parée des couleurs de Noël, blanches, rouges et vertes, tel une gourmandise de saison. Une façon aussi pour nous de vous souhaiter de belles fêtes de fin d'année pour vous remercier, tout simplement, de votre présence.

A bientôt pour de nouvelles chroniques...

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Film "Harvest Time" Neil Young 1971/2022

Publié le par Annie et Kristel

Evénement : Neil Young "Harvest Time" au Club de l'Etoile le dimanche 4 décembre 2022 de 20h30 à 22h40

A l'occasion du 50ème anniversaire de l'album mythique de Neil Young "Harvest" et dans la foulée de la sortie le 2 décembre 2022 du coffret collector de ce disque enrichi de nombreux bonus, célébrez cet événement en découvrant "Harvest Time" au cinéma.

Créé en 1971, ce docu-film d'une durée de 2h10 nous emmène dans un voyage intime à l'intérieur de l'album "Harvest" avec des performances et des répétitions inédites. En plus du film, cette projection comprend une introduction de Neil Young, enregistrée exclusivement pour le public des salles de cinéma, qui permet avec plaisir d'entendre Neil souligner l'importance d'Harvest 50 ans après sa sortie, et comment l'enregistrement de l'album ainsi que du long-métrage se sont réunis.

Pour les fans, soyez au rendez-vous lors d'une séance unique française après des projections dans d'autres pays, le dimanche 4 décembre 2022 de 20h30 à 22h40 au Club de l'Etoile 14 rue troyon 75017 Paris. Pour réserver vos places au tarif unique de 12 euros, vous pouvez téléphoner au 01 43 80 73 69 ou par internet au www.clubdeletoile.fr 

Enfin, pour ceux qui n'auraient pas la possibilité d'assister à cet événement, rassurez-vous, le docu-film est également inclus dans le coffret collector d'Harvest mais sans l'introduction de Neil Young. 

Enjoy...

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Biographies "Orelsan le Rimbaud du rap" Versus "Orelsan entre ombres et lumières" 2021

Publié le par Annie et Kristel

Pour notre retour, zoom sur deux biographies consacrées à Orelsan, "Le Rimbaud du rap" et "Entre ombres et lumières". Suivez le guide...

Aujourd'hui, place à une nouvelle thématique intitulée "Versus", que nous allons bien sûr abréger dans le futur en "VS". Elle nous permettra de comparer deux sujets similaires avec leurs ressemblances et leurs différences. Qui mieux qu'Orelsan, l'un des rappeurs préférés des Français, fort du succès de son album "Civilisation" récemment réédité en version ultime, dont nous vous parlons régulièrement sur le blog, afin d'inaugurer ce premier "Versus" par le biais de ses deux biographies sorties presque simultanément, "Orelsan le Rimbaud du rap" d'Alain Wodrascka (L'archipel) et "Orelsan entre ombres et lumières" d'Antoine Lucciardi (City) ?

"Orelsan le Rimbaud du rap" d'Alain Wodrascka (L'archipel) 2021

Cet ouvrage est la première biographie consacrée à Orelsan, parfaitement documentée, regorgeant d'anecdotes sur son enfance, sa famille. Elle revient sur tous les moments forts de sa carrière, mais aussi de sa vie personnelle sans pour autant être intrusive. Un livre presque parfait, professionnel, avec des comparaisons philosophiques étranges mais pertinentes, dont on pourra cependant reprocher à l'auteur Alain Wodrascka, pourtant habitué aux nombreuses biographies de musiciens français, de ne pas suffisamment évoquer, en dehors de Skread, la bande d'amis gravitant autour d'Orelsan, à commencer par Gringe et donc forcément les Casseurs Flowters, importants dans son parcours artistique. L'extravagant Deuklo, que les fans connaissent bien, n'a quand à lui droit qu'à quelques lignes. Dommage, notamment avec l'aventure "Comment c'est loin" qui aurait mérité un développement un peu plus fouillé et logiquement matière à réflexion. Cependant, "Le Rimbaud du rap" reste idéal pour celles et ceux qui souhaiteraient se familiariser avec l'univers d'Orelsan, recommandé dans les essentiels de l'émission musicale bien nommée "Basique" sur France 2.

"Orelsan entre ombres et lumières" d'Antoine Lucciardi (City)

Comme vous l'aurez deviné, place maintenant à la seconde biographie dédiée à Orelsan. "Entre ombres et lumières" est un livre déconcertant mais attachant. Véritable ovni, écrit par le metteur en scène, comédien et scénariste Antoine Lucciardi, déjà auteur d'ouvrages sur les séries "Game of thrones" et "Walking dead", son écriture oscille entre erreurs de noms (Omer Simpson au lieu d'Homer) et d'informations dont la plus grave, dès les premières pages, étant la date de naissance d'Orelsan alias Aurélien Cotentin qui serait né selon lui le 1er octobre 1982 alors qu'il s'agit en fait du 1er août de la même année. Une coquille réitérée une deuxième fois lorsque l'auteur parle de la venue au monde du rappeur de Caen à l'automne 1982. Aïe... D'accord, nous avons tous droit à l'erreur et à l'indulgence, étant dans notre cas auteures et blogueuses indépendantes, donc peu enclines à dénigrer ce qui a aussi été un long "travail de recherche et de nombreuses interviews inédites", mais on peut dire que cette lecture commençait mal. Alors, nous direz-vous, pourquoi chroniquer ce livre dans le cadre d'un "Versus", qui plus est ? Tout simplement parce qu'au delà de ces "boulettes", ce livre possède un charme que "Le Rimbaud du rap" n'a pas. Plus d'implication, d'explications sur les débuts, le contexte, la culture geek et hip hop, et de reproductions de lyrics, notamment le virulent mais poignant "Suicide social", sans oublier (ce que nous soulignons avec plaisir) les potes, en particulier Deuklo que l'auteur apprécie. La vie privée d'Orelsan y est aussi évoquée mais toujours de façon discrète (un plus pour nous), Antoine Lucciardi respectant le souhait de l'artiste de préserver sa vie privée. "Entre ombres et lumières", une biographie plutôt réservée aux aficionados d'Orelsan qui sauront démêler avec aisance le vrai du faux tout en redécouvrant son parcours avec un regard nouveau, bienveillant bien qu'un peu critique.

Pour conclure, nous vous conseillons, si vous en avez la possibilité, de vous procurer ces deux ouvrages, variations autour du même thème, complémentaires comme les deux faces d'une même pièce. A noter qu'Orelsan est décidément sur tous les fronts, la partie 2 de son documentaire événement réalisée par son frère Clément avec des images exclusives, "Montre jamais ça à personne" venant d'être mis en ligne sur Amazon Prime. L'occasion idéale d'en apprendre davantage sur le rappeur made in Normandy en complément de ces biographies présentées ici...

Biographies "Orelsan le Rimbaud du rap" Versus "Orelsan entre ombres et lumières" 2021

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Film "Respect" de Liesl Tommy DVD MGM/Universal 2021

Publié le par Annie et Kristel

The Queen of Soul...

Depuis quelques années, les biopics, en particulier musicaux, font un retour en force, à l'image notamment de "Bohemian Rhapsody" consacré à Freddy Mercury, leader de Queen, "Rocket Man" sur la vie d'Elton John, "Judy" pour Judy Garland, "Billie Holiday, une affaire d'Etat" ou plus récemment "Elvis" (Elvis Presley, évidemment). Leur particularité est de ne se concentrer, en toute logique, que sur une période précise de leur vie. Aujourd'hui, nous avons décidé de vous parler de l'un d'entre eux, le film "Respect" qui, en ne faisant pas exception à la règle, revient sur une partie du parcours de la grande Aretha Franklin, ou plutôt "The Queen of Soul".

Présentation : Le film suit l'ascension de la carrière d'Aretha Franklin, de ses débuts d'enfant de chœur dans l'église de son père à sa renommée internationale. "Respect" est la remarquable histoire retraçant le parcours de cette grande icône de la musique, interprétée par une Jennifer Hudson au sommet de son talent (Oscarisée en 2006 pour le film "Dreamgirls" en tant que meilleure actrice dans un second rôle). 

Ce n'est pas toujours évident de remonter le temps afin de s'emparer d'un destin hors de commun. Et pourtant, ce pari a été ici tenu avec brio pour nous permettre de connaître la véritable histoire d'Aretha Franklin, petite fille à la voix d'or puis jeune femme devenue Diva, au caractère bien affirmé, élevée dans une famille bourgeoise avec un père pasteur, autoritaire et à la présence surtout écrasante. Orpheline de mère, elle se réfugie très tôt dans la musique, entourée de l'amour et du soutien de ses sœurs. Mais derrière chaque grande artiste comme Aretha se cachent des fêlures qui les poursuivent toute leur vie. Ce fragile équilibre sera donc pour elle de courte durée car sans le savoir, son père va alors faire entrer le loup dans la bergerie pour mieux attaquer l'innocent agneau qu'est Aretha, brisant davantage ses rêves et la changeant à tout jamais. Cette enfant courageuse va affronter l'épreuve des viols répétés d'un proche de son père avant de devenir mère très jeune puis de s'émanciper, tout en restant forte, passionnée par la musique, déterminée à réussir.

Alternant des périodes de hauts et de bas, aimant les extravagances, bijoux, fourrures, Aretha Franklin est une personnalité haute en couleurs, ayant de surcroît une vie privée mouvementée. Qui mieux que Jennifer Hudson pouvait l'incarner ? La chanteuse-actrice avait en effet été révélée dans le film "Dreamgirls" aux côté de Beyoncé, librement inspirée du parcours des Supremes et bien sûr de Diana Ross. Un long-métrage dans lequel Jennifer Hudson y apparaissait comme une évidence, une étoile montante aux capacités vocales indéniables. Un charisme toujours présent dans "Respect" où elle donne littéralement vie et voix au personnage, interprétant toutes les chansons devenues cultes elle-même. Un point positif, assurément, pour une artiste impliquée dans ce projet, allant même jusqu'à en être un des productrices exécutives.

A ses côtés, "Respect" bénéficie d'un casting cinq étoiles : Forrest Whitaker, toujours au sommet de son art, est bluffant dans le rôle du père d'Aretha, sévère et pourtant pilier de sa vie, sa carrière, tout comme Audra McDonald, parfaite en incarnation d'une figure maternelle essentielle, guide pour Aretha. Marlon Wayans, échappé de la saga "Scary Movie", se glisse aisément dans la peau du conjoint violent de la Reine de la soul, ainsi que Mary J. Blige (récemment vue au dernier Superbowl aux côtés d'Eminem, Dr Dre, Snoop Dogg et Kendrick Lamar), également chanteuse-actrice, s'avère ici surprenante en rivale d'Aretha.

Indépendamment de la mini-série "Genius" sur Disney +, également consacrée à Aretha Franklin, "Respect" revient sur les premiers pas et la consécration de cette artiste au don exceptionnel, qui a su partager avec son public ses inspirations et son amour inné de la musique. Une véritable réussite...

Film "Respect" de Liesl Tommy DVD MGM/Universal 2021

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Livre "Numéro Deux" de David Foenkinos Editions Gallimard 2022

Publié le par Annie et Kristel

Dans l'ombre d'Harry Potter, ou plutôt de Daniel Radcliffe...

Vous connaissez sans doute la célèbre saga littéraire "Harry Potter" de J.K. Rowling et ses adaptations cinématographiques emmenées par Daniel Radcliffe dans le rôle principal. Mais derrière cette success story, se cache un secret de casting longtemps dissimulé aux yeux du grand public. Aujourd'hui, le brillant auteur David Foenkinos lève le voile avec brio sur cette histoire finalement pas si magique. A moins que...

​​​​​​Présentation : "En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre. Des centaines d'acteurs furent auditionnés. Au final, il n'en resta plus que deux. Ce roman raconte l'histoire de celui qui n'a pas été choisi."

On ne présente plus David Foenkinos, auteur de nombreux romans traduits en plus de quarante langues. "Charlotte" a obtenu le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens en 2014. Trois de ses ouvrages ont d'ailleurs été adaptés au cinéma, "La délicatesse", "Les souvenirs" ainsi que l'excellent "Le mystère Henri Pick" avec Fabrice Luchini et Camille Cottin dans les rôles principaux. Un sujet sur le devenir des manuscrits refusés par les maisons d'édition qui nous a beaucoup touché en tant qu'auteures. Une façon aussi pour David Foenkinos de réparer des injustices littéraires liées à un certain élitisme.

Ci-dessus : l'auteur David Foenkinos

D'injustice, il est également question dans son nouveau roman "Numéro Deux" où l'écrivain aborde un thème très populaire, Harry Potter, devenu un phénomène de société intergénérationel et bien plus que cela. Rassurez-vous, pas besoin de bien connaître le petit sorcier pour apprécier ce livre qui revient en filigrane sur sa genèse, des débuts de J.K. Rowling, considérée à tort comme un homme jusqu'à la consécration et ces fameux films ayant révélé Daniel Radcliffe. Ici, le véritable héros est Martin Hill, celui qui faillit devenir Harry Potter, résumant ce qui deviendra pour lui plus qu'un échec, une blessure, une phobie. En effet, comment éviter cet univers peuplé de romans, de longs-métrages sans oublier de nombreux produits dérivés dont tout le monde parle, surtout lorsqu'on ressemble au magicien superstar, alors que Martin ne souhaite qu'une chose : oublier tout cela. Un enfant face à une montagne bien trop haute pour lui, ayant approché la lumière de très près, mais désormais condamné à vivre dans l'ombre d'un autre. "Numéro deux", récompensé du prix Baie des Anges 2022, interroge sur la capacité à se reconstruire après l'échec, tirer une force de la défaite.

Ci-dessus : (de gauche à droite) Rupert Grint (Ron Weasley), J.K. Rowling, Daniel Radcliffe (Harry Potter) et Emma Watson (Hermione Granger)

David Foenkinos a séduit nos cœurs de lectrices par un style dynamique, accessible et empathique, empli de tendresse pour le si fragile Martin que l'on voit grandir puis devenir un homme pour enfin accepter son destin et trouver le bonheur. Dès les premières pages, nous sommes tombées "sous le charme" de ce roman atypique, nous immergeant dans le monde de Martin, forcé de côtoyer Daniel Radcliffe, celui dont il pense être le rival, celui qui lui aurait volé sa vie. Paradoxalement, cet ouvrage criant de vérité s'avère être une pure invention. L'avertissement au lecteur, présent dès le début de cette œuvre n'ayant pas reçu l'approbation de J.K. Rowling et Warner Bros, en est la preuve: "Si certains des éléments de ce roman reprennent des faits réels, l'auteur a cherché avant tout à donner libre cours à son imagination, au fil d'une intrigue parfaitement fictive." Malgré ces précisions un peu perturbantes, la magie opère, car le roman mêle habilement le vrai et le faux, le plaisir venant aussi du fait de se demander où finit la fiction et où commence la réalité. C'est là que réside le talent de David Foenkinos, donner vie au personnage de Martin, comme un ami, notre ami.

Véritable coup de foudre, "Numéro deux" est un roman que nous vous recommandons vivement. Une chose est sûre : vous ne verrez plus jamais Harry Potter de la même manière...

Livre "Numéro Deux" de David Foenkinos Editions Gallimard 2022 

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Film "Damien veut changer le monde" de Xavier De Choudens DVD Apollo Films/Warner 2018/2019

Publié le par Annie et Kristel

Une comédie feel good mais pas que...

Vous avez envie de vous changer un peu les idées tout en réfléchissant à une façon efficace d'améliorer notre société ? Le film "Damien veut changer le monde" est l'occasion rêvée de méditer sur ce thème.

l'histoire : Damien et sa sœur Mélanie ont vécu une enfance bercée par les engagements militants de leurs parents. Vingt ans plus tard, Damien, devenu surveillant dans une école primaire, mène une vie tranquille. Un jour, pour sauver l'un de ses élèves et sa mère d'une expulsion de territoire, Damien convainc Mélanie, son meilleur ami Rudy et une bande de potes improbable de l'aider. Ils vont enfreindre la loi par solidarité. Et très vite se faire complètement dépasser...

"Damien veut changer le monde", réalisé par Xavier De Choudens, est une comédie sociale façon Ken Loach à la française, cependant traitée de façon plus légère, partiellement inspirée d'une histoire vraie mais à l'issue plus heureuse. Le réalisateur s'est beaucoup investi par le biais d'un important travail de recherches et de rencontres avec des associations, travailleurs sociaux, avocats. Ayant intégré la sélection officielle du festival de l'Alpe d'Huez 2019, le film aborde un sujet brûlant d'actualité, l'avenir des migrants dans notre pays, à travers le regard de Damien qui veut tout faire pour les aider, quitte à contourner à sa manière, touchante et maladroite, les règles établies au nom de la générosité et surtout de l'altruisme. Comment ne pas penser au sort de nombreux réfugiés, et plus récemment les Ukrainiens, que l'Europe a accueilli et aidé ? Même si l'œuvre a été tournée avant ces événements dramatiques, impossible de ne pas y voir un rapprochement involontairement prémonitoire.

Franck Gastambide se glisse aisément dans la peau du doux rêveur Damien (un rôle écrit spécialement pour lui) en prouvant toute l'étendue de son talent et la diversité de son répertoire, différent de la célèbre saga "Taxi" par exemple, "Pattaya" ou la série orientée rap "Validé" récemment diffusée sur Canal +, dont il est à l'origine, ayant révélé Hatik. A ses côtés, son ami Rudy qui le suit dans cette aventure, est interprété par le rappeur/acteur et auteur Gringe, dont nous vous parlons régulièrement sur le blog, pour son expérience au sein des Casseurs Flowters, les sorties de son excellent album "Enfant Lune" et l'émouvant livre témoignage sur sa relation avec son frère schizophrène intitulé "Ensemble, on aboie en silence". Viennent s'ajouter à cette distribution Youssef Hajdi, la révélation Melisa Sözen, Patrick Chesnais, parfait dans le rôle du père de Damien, Claire Chust ("Scènes de ménage"), sans oublier la comédienne Liliane Rovère, échappée de "10%", et l'humoriste/actrice/chanteuse Camille Lellouche, auxquelles nous avons déjà consacré deux chroniques, pour la première sa brillante autobiographie très jazzy, "La folle vie de Lili", et pour la deuxième son duo sensible avec Grand Corps Malade, dévoilant une autre facette de sa personnalité, sur "Mais je t'aime".

"Damien veut changer le monde", bien plus qu'une comédie, une fable des temps modernes...

Film "Damien veut changer le monde" de Xavier De Choudens DVD Apollo Films/Warner 2018/2019

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Album "Music of the Spheres" de Coldplay Parlophone 2021

Publié le par Annie et Kristel

La musique des étoiles...

Pour notre nouvelle chronique, nous avons choisi de vous faire découvrir, si vous ne le connaissez pas déjà, le neuvième album du quatuor britannique Coldplay, ou plutôt le EP, car cet opus se compose seulement de sept chansons. Produit par Max Martin et intitulé "Music of the Spheres" avec en guise de sous-titre " Vol I. From Earth With Love", cet album concept, dont l'écoute passe bien trop vite, appelle forcément à une suite. Vous l'aurez compris, le thème central est l'espace, un sujet depuis toujours cher à Coldplay par son mystère, son esthétisme ainsi que la possibilité (ou pas) d'une autre forme de vie. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'album a été lancé au printemps 2021 depuis la Station Spatiale Internationale avec l'aide du très populaire Thomas Pesquet, qui a pu échanger avec le groupe grâce au miracle de la technologie. Défendant une cause commune, la sauvegarde de notre belle et fragile planète, leur "rencontre" était écrite dans les étoiles.

Il faut dire que la formation emmenée par Chris Martin, le charismatique leader de Coldplay (et ex-mari de Gwyneth Paltrow) a toujours su bien s'entourer, à l'instar de feats avec Beyoncé pour "Hymn For The Weekend" ou Rihanna et "Princess Of China" notamment. Pour "Music of the Spheres" (rien à voir avec l'album éponyme de Mike Oldfield), le groupe ne déroge pas à la règle en invitant BTS, le phénomène mondial de K-Pop sur le tube "My Universe", magnifiquement réalisé par notre "ami" Dave Meyers dont nous vous parlons régulièrement. Une profusion de couleurs, un soupçon du film "Avatar" pour l'influence déjà présent dans "Higher Power" (premier extrait clippé de l'album), d'extraterrestres tous plus originaux les uns que les autres réunis virtuellement au nom de l'amitié universelle et l'amour de la musique. Un titre entraînant, entêtant pour un succès bien mérité.

Le troisième extrait, "Let Somebody Go" en duo avec Selena Gomez, est une véritable pépite, tant musicalement que visuellement, illustré par un clip en noir et blanc qui accentue le côté nostalgique, mélancolique de cette balade, sa particularité étant également de mettre en scène des univers inversés, comme dans le film culte "Up And Down", idée déjà reprise par Soprano dans son clip "Amour Siamois" feat Lili Poe. Une émotion bien présente par l'union des voix de Selena Gomez et Chris Martin.

A l'heure où la conquête spatiale est plus que jamais d'actualité, l'album "Music Of The Spheres" s'inscrit parfaitement dans l'air du temps. Coldplay a réussi le pari de nous faire voyager dans son univers en sept titres parfaits, même si nous ne nous sommes concentrées ici que sur les trois singles, tous mis en image par Dave Meyers, à retrouver à la fin de notre chronique.

En attendant le volume 2, n'hésitez pas à plonger dans un monde où tout commence et rien ne finit...

Album "Music of the Spheres" de Coldplay Parlophone 2021 

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